L'engagement de Sandrine Josso contre la soumission chimique

Le 14 novembre dernier, la député Sandrine Josso était droguée à son insu lors d'une soirée, on appelle ça la soumission chimique. Aujourd'hui, pour son retour à l'Assemblée nationale, elle a tenu à mettre la lumière sur cette pratique. Brut l'a rencontrée.

“Le 14 novembre dernier, je suis allée chez un ami, le cœur léger, pour fêter sa réélection. J'en suis ressortie terrorisée. J'ai découvert un agresseur. Je comprends alors que j'ai été droguée à mon insu. C'est ce qu'on appelle la soumission chimique” a déclaré la députée MoDem, Sandrine Josso, à l’Assemblée nationale, ajoutant : “Aujourd'hui, je ne vous parle pas en tant que femme victime, mais en tant que députée de la nation, qui s'indigne que ce sujet ne soit pas pris à bras-le-corps”. La députée nous a confié que ce retour à l’Assemblée nationale a été “émouvant” et qu’il avait été “difficile de revenir ici”. “C'est plein d'émotions sur le moment et j'étais tellement fixée sur le message que je voulais faire passer, j'étais émue, et en même temps je me suis dit : “Garde le cap, reste concentrée pour toutes ces victimes”” déclare la députée à propos de son intervention publique. 

Une affaire hors norme de viol par soumission chimique dans le Sud


C'est difficile parce que la société ne connaît pas la soumission chimique”


Elle souhaite aujourd’hui faire passer un message clair : “Le premier message, c'est de dire que la soumission chimique, ça n’arrive pas qu'aux autres et que toutes ces victimes aujourd'hui qui sont dans l'ombre, c'est important qu'elles se sentent reconnues, qu'elles puissent être prises en charge, qu'il y ait de moins en moins de victimes, et que celles à qui cela arrive, elles puissent très facilement déposer plainte, être crues, avoir des résultats, des bilans sanguins immédiatement pour pouvoir prouver les choses parce qu'il y a vraiment ce phénomène d'amnésie”

Viol par surprise : un retraité face au juge


Pour elle, la soumission chimique est en quelque sorte le “crime parfait parce que d'une part, les victimes ont une amnésie, donc une sorte de black-out, très souvent, donc elles ne savent plus ce qui leur est arrivé, et puis après c'est difficile aussi, parce que la société ne connaît pas la soumission chimique. Donc quand on en parle, on n'est pas tout de suite crue et le dernier point, c'est que quand on souhaite aller porter plainte, on a affaire à des policiers qui peuvent être formés aux violences mais pas à la soumission chimique. Donc c'est très compliqué aussi, ne serait-ce que d'expliquer les choses. Et puis moi aussi, j'ai eu des victimes qui m'ont dit qu'elles avaient peur d'aller porter plainte, et il faut vraiment que la peur change de camp”. 

Le tragique destin d’Océane, retrouvée morte après un viol


“La soumission chimique consiste à droguer une personne à son insu pour abuser d'elle à des fins criminelles ou sexuelles”


Suite à ce qu’il lui est arrivé, la députée Sandrine Josso a décidé de s’engager “pour toutes ces victimes de l'ombre”. “Le mouvement M'endors pas - Stop à la soumission chimique a été lancé l'année dernière pour sensibiliser, pour mieux prévenir et protéger sur ce qu'est la soumission chimique et ce fléau qui est plus largement répandu et qui consiste à droguer une personne à son insu pour abuser d'elle à des fins criminelles ou sexuelles. Cela touche évidemment majoritairement les femmes, mais pas que les femmes, ça touche aussi les enfants, les personnes âgées. En définitive, les personnes vulnérables” explique Caroline Darian, fondatrice de l'association M'endors pas - Stop à la soumission chimique. Droguée à son insu, la députée de Loire-Atlantique, Sandrine Josso a porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau. 

Des victimes de viols dénoncent leur accueil dans les commissariats

Ma liste

list-iconAjouter à ma liste
avatar
Brut.