Émilie Tran Nguyen dénonce le racisme anti-asiatique

Vous mangez du chien”,“les femmes asiatiques sont dociles”… Voilà les clichés qui collent à la peaux des personnes asiatiques. La journaliste Émilie Tran Nguyen dénonce ce racisme dans son documentaire “Je ne suis pas chinetoque”. Un documentaire à retrouver le 4 février 2024 à 21.00 sur France 5.

Ce qui fait la particularité de ce racisme anti-asiatique, c'est que, déjà, il n'a pas beaucoup été dénoncé. Les personnes, si elles en ont été victimes, l'ont souvent tu, ont laissé faire” explique Emilie Tran Nguyen, journaliste, qui a réalisé le documentaire “Je ne suis pas chinetoque” dans lequel elle dénonce le racisme anti-asiatique. “Ce racisme est aussi souvent quelque chose qui est vu comme positif, parce que ce sont des clichés, entre guillemets, positifs. “Vous êtes forts en maths. Vous êtes travailleurs. Vous êtes discrets”. Et un racisme qui est souvent diffusé sous couvert d'humour. On fait beaucoup de blagues et d'ailleurs, on peut se permettre de faire des blagues aujourd'hui sur les Asiatiques”. Elle ajoute qu’elle a été frappé dans son documentaire que “certains en ont vraiment souffert et que ça a joué vachement dans leur construction en tant qu'adulte, et ce qu'ils ont vécu dans l'enfance, et aujourd'hui ce qu'ils ont envie de faire passer. Ce qui m'a marquée aussi, c'est le silence qu'il y avait. Moi, j'ai l'impression, et j'espère que ça donnera l'impression quand on regardera ce documentaire, c'est : pourquoi on ne l'a pas fait ou on ne l'a pas dit avant ? Parce qu'on a l'impression que ça débordait chez tout le monde.” 

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J'ai eu le sentiment d'être différente très tôt parce qu’à l’école”


La journaliste Emilie Tran Nguyen est elle-même d’origine algérienne et vietnamienne. Très tôt, à l’école, elle a subi des remarques racistes : “J'ai eu le sentiment d'être différente très tôt parce qu’à l’école, je sais que je me rappellerai toujours d'un garçon à qui j'ai déclaré ma flamme et qui m'a dit : "Ah non, mais moi, j'aime pas les marrons." Et là, je te parle de ça, je pense qu'on est en fin de maternelle, début primaire. Et j'avais des petits surnoms, Mulan, Pocahontas, j'en rigolais, voire je me disais: "Oh, si ça se trouve, c'est flatteur, c'est des princesses de Disney”. Après, il y a eu beaucoup de références au riz, à la cantine, etc. Bol de riz, t'es un grain de riz, et toi, t'aimes le riz, etc. L'autodérision, c'était un truc qu'on m'avait vachement inculqué dans la famille. Je sentais bien que les autres n'avaient pas genre de remarques, mais je crois que je n'avais pas conscience... En tout cas, j'aurais jamais mis le mot racisme là-dessus”

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Très souvent, les Asiatiques sont qualifiés de “Chinois”, “D'ailleurs, ce mot "Chinois", là, qui est employé par tout le monde, on mettrait tout un sac derrière le mot “Chinois”, or on parle d'un million et demi d'Asiatiques, de pays complètement différents, avec de la nourriture, des traditions, des valeurs qui restent différentes. Et puis on est nés en France. Et il y a aussi ce ras le bol là de devoir se justifier parce qu'il y a un certain faciès aussi, il y a un certain physique. Oui, les yeux sont en amande. Oui, un Asiatique parfois ne peut pas se cacher physiquement. Il est asiatique, mais il est français” conclut Emilie Tran Nguyen. 

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