Avec Sarah, participante de l'événement StartUpper Academy

Lutter contre le gaspillage alimentaire et la précarité en mettant à disposition des invendus aux plus démunis, c'est le projet de Sarah. Et aujourd'hui, c'est le "grand jour", celui où elle présente son application Shareat devant des investisseurs, Brut l'a suivie.

ePitcher devant des investisseurs


Sarah Boushaba appréhende cette journée. Aujourd’hui, elle présente pour la première fois son projet, l’application Shareat à l'événement StartUpper Academy de Sevran, dans le but de pitcher devant des investisseurs et un public de 200 personnes. Son application, dont elle est la fondatrice, a pour but de lutter contre le gaspillage alimentaire et la précarité. “Le projet est né pendant le Covid. La précarité avait explosé et je me suis rendue compte que j'avais envie de me rendre utile. Et donc j'ai commencé à travailler dans une association qui distribue de la nourriture chaque soir, sauf que malheureusement, on jetait beaucoup de barquettes de nourriture, et donc j'étais frustrée, je ne savais pas forcément à qui les donner, et c'est là que j'ai voulu créer une application qui mette en connexion des offreurs et des demandeurs. Et finalement, Shareat est née en novembre 2022”, explique Sarah. 

Elle a créé une appli de livraison de repas dans sa petite ville


Quelques minutes avant le début de son passage, le stress est à son comble. “J'ai quand même un petit peu de stress, parce qu'il faut savoir maîtriser ses chiffres, ce qui n'est pas forcément mon point fort. Mais voilà, on prend l'exercice et puis je croise les doigts”. Lors des répétitions, elle structure son discours et s'imprègne de la scène pour mieux appréhender son oral. “L'objectif est de pitcher pendant 4 minutes 30. Ils nous ont donné bien sûr les grands titres à mettre pour nous aider. Et à la fin des 4 minutes 30, on nous stoppe. Je passe la première”. Alors que le présentateur déclare la deuxième saison de la StartUpper Academy de Sevran ouverte, Sarah s'élance et explique son projet : “Le concept est très simple: les commerçants partagent leurs invendus chaque soir ou chaque semaine en publiant une annonce. Les particuliers consultent les produits. Vous pouvez payer directement en ligne. Le soir même, vous vous rendez chez votre commerçant et vous retirez votre commande et vous présentez votre QR code d'échange”, explique-t-elle. 

Ce lycéen a lancé une application pour géolocaliser les déchets


“Je prends plaisir à assister à toutes ces actions”


À travers ses actions et son projet, Sarah souhaite aussi briser les clichés et les stéréotypes qui ciblent les jeunes des banlieues : “Moi, je suis née et j'ai grandi à Aubervilliers. J'ai eu des parents qui étaient très stricts, donc ça m'a permis justement de pouvoir faire des études supérieures. Mes parents m'ont aidée dans mes financements donc effectivement, moi, je prends quand même plaisir à assister à toutes ces actions qui ont lieu dans le 93 de manière générale. C'est vraiment aussi des clichés et des stéréotypes que je souhaite casser en se disant: ‘Vous pouvez être jeunes, de banlieue et vous pouvez réussir un projet, vous pouvez faire des études, vous pouvez intégrer de belles écoles’. Et il y a énormément de dispositifs qui sont mis en avant, je trouve, en banlieue. Et heureusement qu'on a des belles histoires, comme c'est le cas ce soir. On a des success-stories où, voilà, c'est des gens qui viennent de banlieue, qui sont issus de minorités ethniques, finalement, ils réussissent. Et aujourd'hui, ce qu'ils véhiculent, c'est un message positif”, ajoute-t-elle. 

Une application qui permet de géolocaliser les déchets pour qu'ils soient retirés


Après sa prestation, Sarah relative quant à sa prestation. “J'étais très tendue et très stressée. La présentation, je me suis sentie à l'aise. J'ai trouvé les questions très pointues. Je ne me sentais pas forcément très prête, je n'avais pas forcément l'impression d'avoir apporté une vraie réponse concrète. Et même si ce soir, ça n'aboutit à rien, j'aurai quand même gagné quelque chose, c'est du réseau et de la fierté pour moi”, partage Sarah. 


Hassan Chaudhary, investisseur et fondateur de Fullsoon, lui fait part de son ressenti : “Je pense que t'as pas mal de choses à améliorer sur la présentation en elle-même. Moi, je connais des fonds d'investissements qui investissent dans ces secteurs-là, donc dis-moi ce dont tu as besoin”. 

Une application pour aider les femmes à se mettre en sécurité


Pour Sarah, participer à cet évènement lui a permis d’entrer en contact avec un investisseur qui travaille dans la “food” et le gaspillage alimentaire, prêt à lui ouvrir les portes de son réseau. “Il travaille avec beaucoup de restaurateurs et de chaînes de restaurants, donc je suis super contente, il m'a donné plein de conseils aussi pour améliorer mon pitch. Pour moi, c'est réussi, je suis super contente et j'espère que ça va pouvoir aboutir à des choses concrètes”, confie Sarah. 

Un an après - Clear Fashion, une appli pour une mode plus responsable

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