Les demandes en mariage en public, romantisme ou pression ?
Les vidéos de demandes en mariage en public, on en voit de plus en plus. Parfois c'est mignon, parfois c'est gênant, mais ça peut surtout créer énormément de pression pour la personne qui doit répondre. Regard du public, scénario romantique "idéal"… On en a parlé avec une sociologue.
Sur les réseaux sociaux, les vidéos de demandes en mariage se multiplient. Souvent pour la plus grande surprise de la personne à qui le conjoint ou la conjointe demande la main. Dire “non” en public, c’est pas toujours facile, surtout quand des personnes, que l’on connaît ou non, assistent à la scène. Ces demandes surprises peuvent représenter une véritable pression pour certaines personnes, alors, on a voulu en parler avec une sociologue. “C’est difficile de dire non quand tout est prévu, quand tout a été payé, souvent à grands frais par l'époux, quand il y a un public. Évidemment, même si l'épouse ne veut pas épouser cet homme, en tout cas pas, tout de suite, peut-être, elle l'aime sans doute suffisamment pour ne pas l'humilier publiquement. Cette mise en scène de la décision, qui doit se régler dans l'urgence alors qu'elle engage pour une vie, ne facilite pas la liberté d'acquiescement” explique Florence Maillochon, directrice de recherche au CNRS, spécialisée dans l’étude des relations interpersonnelles.
Qui suis-je sur les réseaux sociaux ? - Brut philo
“La Saint Valentin est devenue une fête commerciale. Il me semble que la demande en mariage connaît cette même dérive”
En France, le nombre de mariages a diminué d’année en année. En 2000, selon l’Insee, il y en a eu plus de 305 000 mariages de personnes de sexe différents, contre 219 000 en 2019. Et les années Covid ont frustré beaucoup de couples…d’où le besoin de “marquer” encore plus le coup. A peine filmées, ces vidéos sont très vite relayées sur les réseaux sociaux, et ça, c’est surtout une question de génération selon Florence Maillochon. “En France, le nombre de mariages diminue depuis les années 70 et l’âge moyen au premier mariage augmente continûment, il a pris plus d’une douzaine d’années depuis les années 70. Donc, le mariage, à l’heure actuelle, n’est pas une histoire de jeunes, elle est une histoire de trentenaires” commente la directrice de recherche au CNRS.
Le sexe à l'heure des réseaux sociaux - BRUT PHILO
Selon Florence Maillochon, cette mise en scène, elle pose aussi d’autres questions comme celle d’un retour d’une forme de domination patriarcale. “Les demandes en mariage qui circulent sur les réseaux sociaux sont fondées sur les codes du romantisme qui se sont développés dans les comédies, les séries, les dessins animés. Donc tout un ensemble de choses qui sont avant tout témoins d’une industrie. On a vu ce développement sur la Saint Valentin, qui est devenue la fête commerciale qu’on connaît. Il me semble que la demande en mariage connaît cette même dérive”.
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Elle ajoute : “La demande en mariage en public qui s’est imposée comme un acte fondé sur l’asymétrie des genres, fondé sur la standardisation d’un modèle, me semble être vraiment un exemple de backlash, c’est-à-dire que c’est vraiment un retour de bâton conservateur et patriarcal. C’est toujours l’homme qui demande, un genou à terre, par exemple, la main de l’épouse. Ça me semble particulièrement étonnant à une époque, le 21ème siècle, dans une époque post MeToo, ne serait-ce que ça, qu’on ait une division des rôles aussi marquée. On est dans une interpellation de la future épouse qui ne ressemble pas du tout à une discussion. On est aussi dans la sommation de devoir répondre dans l’urgence et devant un public. Donc, on est vraiment loin, à mon avis, de cette conversation intime et conjugale qui se faisait dans le huis clos, qui pouvait se faire sur plusieurs jours, de l’élaboration d’une décision commune de se marier conjointement”.
Les corps dansants sur les réseaux sociaux – Brut Philo
Sur les réseaux sociaux, les vidéos de demandes en mariage se multiplient. Souvent pour la plus grande surprise de la personne à qui le conjoint ou la conjointe demande la main. Dire “non” en public, c’est pas toujours facile, surtout quand des personnes, que l’on connaît ou non, assistent à la scène. Ces demandes surprises peuvent représenter une véritable pression pour certaines personnes, alors, on a voulu en parler avec une sociologue. “C’est difficile de dire non quand tout est prévu, quand tout a été payé, souvent à grands frais par l'époux, quand il y a un public. Évidemment, même si l'épouse ne veut pas épouser cet homme, en tout cas pas, tout de suite, peut-être, elle l'aime sans doute suffisamment pour ne pas l'humilier publiquement. Cette mise en scène de la décision, qui doit se régler dans l'urgence alors qu'elle engage pour une vie, ne facilite pas la liberté d'acquiescement” explique Florence Maillochon, directrice de recherche au CNRS, spécialisée dans l’étude des relations interpersonnelles.
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En France, le nombre de mariages a diminué d’année en année. En 2000, selon l’Insee, il y en a eu plus de 305 000 mariages de personnes de sexe différents, contre 219 000 en 2019. Et les années Covid ont frustré beaucoup de couples…d’où le besoin de “marquer” encore plus le coup. A peine filmées, ces vidéos sont très vite relayées sur les réseaux sociaux, et ça, c’est surtout une question de génération selon Florence Maillochon. “En France, le nombre de mariages diminue depuis les années 70 et l’âge moyen au premier mariage augmente continûment, il a pris plus d’une douzaine d’années depuis les années 70. Donc, le mariage, à l’heure actuelle, n’est pas une histoire de jeunes, elle est une histoire de trentenaires” commente la directrice de recherche au CNRS.
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Selon Florence Maillochon, cette mise en scène, elle pose aussi d’autres questions comme celle d’un retour d’une forme de domination patriarcale. “Les demandes en mariage qui circulent sur les réseaux sociaux sont fondées sur les codes du romantisme qui se sont développés dans les comédies, les séries, les dessins animés. Donc tout un ensemble de choses qui sont avant tout témoins d’une industrie. On a vu ce développement sur la Saint Valentin, qui est devenue la fête commerciale qu’on connaît. Il me semble que la demande en mariage connaît cette même dérive”.
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Elle ajoute : “La demande en mariage en public qui s’est imposée comme un acte fondé sur l’asymétrie des genres, fondé sur la standardisation d’un modèle, me semble être vraiment un exemple de backlash, c’est-à-dire que c’est vraiment un retour de bâton conservateur et patriarcal. C’est toujours l’homme qui demande, un genou à terre, par exemple, la main de l’épouse. Ça me semble particulièrement étonnant à une époque, le 21ème siècle, dans une époque post MeToo, ne serait-ce que ça, qu’on ait une division des rôles aussi marquée. On est dans une interpellation de la future épouse qui ne ressemble pas du tout à une discussion. On est aussi dans la sommation de devoir répondre dans l’urgence et devant un public. Donc, on est vraiment loin, à mon avis, de cette conversation intime et conjugale qui se faisait dans le huis clos, qui pouvait se faire sur plusieurs jours, de l’élaboration d’une décision commune de se marier conjointement”.
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