Nicolas Sarkozy condamné à trois ans de prison dont un ferme

Nicolas Sarkozy a été condamné le 17 mai à trois ans de prison en appel à Paris dont un ferme à exécuter sous bracelet électronique. Cette condamnation s’inscrit dans l’affaire des “écoutes”, liée au financement de sa campagne présidentielle en 2007.

C'est quoi l'affaire Bismuth ?

L’ancien président Nicolas Sarkozy, âgé de 68 ans, a été reconnu coupable de corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes dite "Paul Bismuth". La cour d’appel de Paris a ainsi confirmé la peine prononcée en première instance, le 1er mars 2021, contre Nicolas Sarkozy. La justice lui reproche d’avoir tenté d'obtenir de Gilbert Azibert, un magistrat à la Cour de cassation, des informations confidentielles sur l'affaire Bettencourt, un autre dossier dans lequel Nicolas Sarkozy était impliqué, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco pour un magistrat. 

Ce que disait Nicolas Sarkozy sur les aménagements de peines de prison


Les conversations téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, ont révélé une ligne officieuse avec des téléphones achetés sous le nom de Paul Bismuth, entre les deux hommes, où ils évoquaient ce pacte de corruption. Thierry Herzog et Gilbert Azibert ont également été condamnés à la même peine que Nicolas Sarkozy. Me Herzog a une interdiction d’exercer en tant qu’avocat pendant trois ans. Le 13 décembre dernier, le parquet général avait adressé une réclamation de trois ans de prison avec sursis pour les trois prévenus. Ces derniers ont toujours nié toute corruption. L’ancien président de la République a réaffirmé ce mercredi 17 mai à la barre n’avoir “jamais corrompu qui que ce soit”.

Quand Sarkozy et Hollande règlent (encore) leurs comptes à l'Assemblée nationale


Cette condamnation est une première pour un ancien chef de l'État. Aucun ancien président de la République n’a encore jamais été condamné à de la prison ferme. En décembre 2011, Jacques Chirac avait été condamné à deux ans de prison avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la ville de Paris. La cour d’appel a également prononcé une interdiction des droits civiques de Nicolas Sarkozy pendant trois ans, le rendant inéligible. Son avocate, Jacqueline Laffont, a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation, c’est son dernier recours possible, qualifiant cette décision de justice de “stupéfiante”. “Elle est critiquable, contestable, en droit, en faits. Nous ne lâcherons pas ce combat-là, un combat juste, face à une décision particulièrement inique et injuste” a déclaré Me Jacqueline Laffont. 


Nicolas Sarkozy sera par ailleurs rejugé en appel à l’automne dans l’affaire Bygmalion. Un troisième procès pourrait aussi apparaître, celui concernant les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. 

Bygmalion : l'histoire d'une campagne qui a fait exploser la droite

Ma liste

list-iconAjouter à ma liste
avatar
Brut.