Redonner une voix aux Afghanes à travers la photographie

Fatimah Hossaini était photographe à Kaboul, et voulait donner la parole aux femmes de son pays à travers son art. Brut l’a rencontrée.

“Je voulais dire au monde que les Afghanes ne sont pas toujours des victimes”


“En pleine zone de conflit, on peut encore trouver de la beauté, mais le monde l’oublie.” Fatimah Hossaini est une photographe et activiste de Kaboul, qui se donne pour mission de montrer une autre image des femmes afghanes à travers son art. “Je ne veux pas qu’on étouffe la voix des femmes afghanes. Je vais tout faire pour montrer leur résilience et pour prouver qu’en tant qu’artiste, j’ai une voix, pour parler de l’Afghanistan”, explique-t-elle. Mais Fatimah Hossaini a dû quitter son pays. Elle est aujourd’hui réfugiée en France, à Paris, pour éviter la répression des talibans afghans. “Je savais que si je ne partais pas, je ne pourrais pas me servir de ma voix pour défendre les femmes afghanes, pour faire de l’art, pour présenter et exposer les photos que j’ai prises des femmes afghanes.”
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“Beaucoup de conservateurs de musée, en Europe, aux États-Unis, partout dans le monde, me demandaient de leur envoyer des photos de femmes en burqa. Et quand je leur disais: ‘Mais les Afghanes, ce n’est pas que la burqa’. Ils me répondaient: ‘Fatimah, tu sais bien que le monde connaît l’Afghanistan et les Afghanes avec la burqa, tu ne peux pas l’ignorer.’ Ça m’a brisé le cœur, ça m’a fait beaucoup de peine sur le coup”, se rappelle-t-elle. “La guerre nous a privés de tout, surtout nous, les femmes. Beaucoup de femmes en Afghanistan ont oublié qu’elles étaient belles. La plupart d’entre elles, quand je leur ai montré les photos que j’avais prises d’elles, m’ont dit : ‘Oh ! C’est magnifique. Je ne savais pas que je pouvais être aussi belle’”, sourit la photographe.
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