En entraînement de rugby pour les jeunes en IME

"Quand je suis un peu énervé, ça me détend." Dans le Val-d'Oise, l'association "Christo Rugby Adapté" permet aux jeunes en institut médico-éducatif de pratiquer du rugby adapté. On a rencontré Yannis, 17 ans, dont c'était le dernier match ici.

Brut s’est rendu à Saint-Martin-du-Tertre, dans le Val-d'Oise, dans un IME. C'est un institut médico-éducatif qui accueille des personnes qui ont été diagnostiquées déficient intellectuel ou TSA, trouble du spectre autistique. Yannis, 17 ans, nous emmène à son dernier entraînement de rugby adapté, qu’il suit depuis trois ans, puisqu’il quitte l’IME pour commencer un CAP. Ce qu’il aime dans ce sport, c’est “le contact, lorsqu’on fonce sur les gens”. Cette pratique lui permet de se détendre: “Quand je suis un peu énervé, ça me détend. Et pour tous ceux qui sont un peu énervés, essayez de faire du rugby, ça détend” conseille le jeune homme. 

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“Grâce au sport, le but c’est leur permettre d'intégrer une vie sociale un peu plus facilement”


Jean-Pierre Casassus est responsable technique de l'association Christo Rugby Adapté. Il explique les bienfaits de la pratique: “Le but premier, c'est de leur faire faire du sport et leur permettre, grâce à ce sport, d'intégrer une vie sociale un peu plus facilement. On leur propose par rapport à leur déficience un rugby adapté. ça veut dire que ceux qui ont une déficience légère peuvent pratiquer le rugby avec plaquage, contact et regroupement. Ceux qui ont un peu plus de difficulté, ils vont moins vite, on essaye de les aider. Et puis, le troisième niveau, c'est ceux qu'il faut aider manuellement, parce qu'il faut les déplacer. Ils ont des problèmes de spatialisation, donc tous ceux-là, on les aide avec ce qu'on appelle des guides”.

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La pratique du rugby permet aussi de se familiariser avec le contact ajoute Jean-Pierre Casassus: “Chez des déficients intellectuels et psychiques, le contact, c'est quelque chose de nouveau. Et au bout de quelques années, on voit bien que même des autistes se remettent à accepter le contact. Ils sont complètement motivés, quoi. Quand ils arrivent, c'est un bonheur, ils nous sautent dans les bras”. Avant d’intégrer l’IME, Yannis avait changé trois fois d’établissement. Ce qu’il sait sur les raisons de ces changements, c’est qu’il est “dyslexique” et qu’il avait “beaucoup de mal à suivre les autres cours, et à faire ce que les autres faisaient”. 

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Il va démarrer dans quelque temps un CAP dans l’objectif de travailler ensuite dans une cantine. Il aurait aimé rejoindre une chaîne de restauration rapide, mais cela ne sera pas possible. “Parce que là-bas, il faut speeder et je ne vais pas tenir le coup”. De l’IME, il gardera de très bons souvenirs et il aura acquis de nombreuses connaissances. Il aura appris à “respecter les autres, les handicaps des autres. Ça m'a rapporté beaucoup de choses bien. À lire, à écrire, à avoir confiance en moi” précise le jeune homme. 

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