Avec Arthur Guérin-Boëri, apnéiste pro

Alors que nous avons du mal à faire une longueur en apnée dans la piscine, lui veut descendre à 100 mètres de profondeur. Arthur Guérin-Boëri est apnéiste professionnel, multiple champion du monde et il nous a emmenés avec lui au large de Nice pour découvrir comment il s'entraîne.

Qu’est-ce que l’apnée ?


L’apnée est un sport apportant beaucoup d'équilibre à la personne qui le pratique. Pour Arthur Guérin-Boëri, apnéiste professionnel et multiple champion du monde, ce sport apporte confiance en soi, conscience de soi et des autres ainsi que du monde qui nous entoure, gestion du stress, des défis du quotidien, capacité de résilience et combativité.


Dans l’apnée, il existe trois grandes catégories : l'apnée verticale, l’apnée de distance, que l’on appelle aussi horizontale et l'apnée statique. Jusqu’ici, Arthur Guérin-Boëri s’était illustré dans l’apnée de distance notamment sous la glace, ayant réalisé des records du monde. Pour se convertir à la verticale, un domaine qu’il maîtrise moins, il déménage à Nice pour se rapprocher de la mer. Depuis trois ans, il perfectionne cette catégorie.

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Quelles sont les conditions idéales pour la plongée ?


Arthur Guérin-Boëri, explique que pour plonger de manière optimale, il faut réunir plusieurs conditions. Dans l’idéal, l’eau doit faire aux alentours de 25 degrés, être sans vagues, sans courant et avec une bonne visibilité. Avec peu de bateaux, la sécurité est renforcée. “À l’année, je m'entraîne en apnée environ trois fois par semaine. Ensuite, il faut ajouter à ça de la préparation physique et, avec ça, des exercices d'assouplissement, de concentration, de visualisation. L'alimentation, l'hygiène de vie, c'est relativement important, même si ce n'est pas le principal.”


Pour lui, l’apnée est un sport essentiellement mental, basé sur la capacité à sortir de sa zone de confort, la capacité de relâchement et la gestion du stress. “On choisit toujours la profondeur en fonction du niveau qu'on a sur le moment. Jamais ajouter trop d'un coup. Donc on est entre 30 et 60 mètres aujourd'hui. Moi, j'ai fait tous les records possibles en distance. Aujourd'hui, dans ma reconversion vers la profondeur, mon target, c'est d'aller atteindre, d'aller toucher cette fameuse barrière symbolique des 100 mètres de profondeur. Et pour y arriver, c'est impératif de mettre en place une progression raisonnée, une adaptation lente, qui se fasse sur la durée. Plus on acclimate son corps à la compression, moins on a de risques d'y laisser des plumes. Plus on descend profond, plus il faut être précis sur ce qu'on fait et plus il faut rentrer dans des techniques de compensation sensiblement différentes, et non pas simplement aller chercher l'air dans les poumons pour le mettre dans les oreilles, parce que justement, on peut traumatiser ses poumons à partir de certaines profondeurs, et le fait d'aller chercher l'air dans les poumons à ce moment-là peut générer des œdèmes, donc des blessures au niveau des poumons. C'est pour ça qu'après une certaine profondeur, notamment à partir de 30 ou 40 mètres, il faut faire attention à ne plus aller chercher l’air dans les poumons. Donc l'idée, c'est de gonfler la bouche et la gorge, faire ce qu'on appelle un mouth-fill, avec de l'air, comme ça, pour pouvoir continuer à descendre en utilisant l'air qu'on a en réserve dans la bouche. Le réflexe ventilatoire... Le travail de l'apnéiste, c'est de réussir à maîtriser ça, en fait. Donc on maîtrise ce genre de truc et de toute façon, quand on est sous l'eau, peu importe qu'on soit entraîné en apnée ou pas, on n'a pas de réflexe ventilatoire, on ne respire pas sous l'eau. Mais ça, c'est archaïque, c'est très ancré en nous.”

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Pour assurer la sécurité des autres plongeurs, chacun se demande ce que le suivant compte faire. “Ça nous permet d'anticiper la sécurité et de savoir ce qu'il va faire. Comme ça, on ne s'inquiète pas trop s'il reste un peu au fond, s'il nous a prévenus avant, on sait que c'est normal.”Pour lui, l’apnée n’est pas dangereuse si les trois règles indispensables sont respectées : “la première règle: ne jamais plonger seul. Deuxième règle: jamais d'hyperventilation avant de partir. Troisième règle: Se signaler avec une bouée par rapport aux autres bateaux qui traînent autour. À partir du moment où on respecte ces trois règles-là, on élimine 95% des risques liés à la pratique de l'apnée.”

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