Rencontre avec Arthur Bauchet, triple champion paralympique

À seulement 21 ans, il est déjà 8 fois médaillé aux Jeux paralympiques. Brut a rencontré le skieur Arthur Bauchet.

“Je vis ma meilleure vie sur les skis”


Rentré récemment des Jeux paralympiques de Pékin, où il a remporté 4 médailles, dont 3 en or, le skieur Arthur Bauchet, 21 ans, revient sur son parcours et sur son combat face à la maladie dont il est touché, la paraparésie spastique héréditaire.


“Un jour, un médecin m’a dit : “T’es peut-être fait pour skier plus que pour marcher.” Donc ça, c’est une phrase que j’ai retenue et que… Dans les moments difficiles, je me dis “bah voilà, je retiens cette phrase et c’est celle-là qu’il faut dire” explique le skieur huit fois médaillé aux Jeux paralympiques.


“Mon histoire, c’est celle d’un petit gamin rêveur qui malheureusement a eu une maladie et s’est battu, s’est battu très, très fort et aujourd’hui vit sa meilleure vie. Je vis ma meilleure vie sur les skis. Ma meilleure vie parce que, voilà, certes, il y a toujours la maladie, mais au moins, je profite et je profite de chaque instant.”


Brut avait suivi Typhaine, sportif amputée de la jambe droite à la suite d’un cancer, avant son épreuve de saut en longueur des Jeux paralympiques de Tokyo.


"Moi, les limites, je les repousse"


Le skieur déclare : “Mon rêve, c’était de faire une médaille aux Jeux. Je l’ai faite en 2018. Mon rêve, c’était d’entendre une Marseillaise. J’en ai entendu trois dans les dernières semaines. Donc maintenant, on se dit que, bah voilà, maintenant, ça va être de rester comme ça au top niveau et puis ce serait juste parfait. En tout cas, je vais encore repousser mes limites pour y arriver.”


Arthur Bauchet est atteint de paraparésie spastique héréditaire. Une maladie qui, en dessous des genoux, l’empêche de contrôler son réseau nerveux et qui remonte jusqu’au bassin. Cela se traduit par “des tremblements dans les jambes, des douleurs aussi, entre les courbatures et les crampes, et des faiblesses de proprioception”.


“Quand on est athlète de haut niveau, on cherche toujours à repousser ses limites. Moi, les limites, je les repousse… Mon corps me fait bien sentir quand je suis en train de pousser les limites, mais après, c’est le but du jeu, j’aime aussi voir où sont mes limites, les repousser, et puis je cherche continuellement à les repousser parce que c’est comme ça qu’on évolue.”


Il avait remporté l’or, l’argent et le bronze pour ses premiers Jeux paralympiques. Voici le parcours de Florian Jouanny, médaillé d’handbike aux Jeux paralympiques.


“Sans le ski, je pèterais des câbles”


“Sans le ski, je pourrais pas. Je pense que je pèterais des câbles, parce qu’en fait, c’est vraiment dans le sport, moi, que je m’exprime et ça me permet de dire : bah voilà, en fait, quand je fais du ski, pour moi, j’ai battu la maladie. Donc même si elle me rattrape, pour moi, c’est quand même un combat de gagné.


On s’est rendu compte que dans la chaussure de ski, mon pied était maintenu et ça me faisait comme des attelles, donc en fait, ça me mettait en position d’étirement, donc moi, une chaussure de ski, c’est déjà un étirement pour moi.


Donc c’est pour ça aussi les douleurs, parce que, forcément, je vais tirer fort dessus. La douleur, ça fait partie du sport, moi, ça fera partie de ma vie, et voilà, il faut juste réussir à vivre avec. Après, je ne me plains pas, il y a quand même pire comme handicap que le mien. Moi, aujourd’hui, j’ai encore mon autonomie, j’arrive à… Alors oui, je suis souvent en béquilles, mais je veux dire, voilà, il y a toujours pire dans la vie.


Ca m’a ouvert un peu les yeux et ça m’a changé un peu de vision, et je me suis dit qu’en fait, il fallait profiter et puis que les limites, ça se bougeait.”


En 2024, Paris accueillera les Jeux olympiques. Voici l’emblème des JO de Paris 2024 décrypté par Thomas Snégaroff.


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