Pendant ce temps-là... – Ils sauvent ces oiseaux et les relâchent dans la nature
“Il faut leur faire comprendre que la nature, c’est leur seule maison”
“On est en France, en 2023, et on tire toujours sur les oiseaux protégés. Donc c’est un peu compliqué de les relâcher dans un monde qui ne sait plus rien.” Marie-Pierre est vétérinaire et fondatrice de l'Hôpital de la faune sauvage. Régulièrement, elle prend en charge des oiseaux sauvages pour les soigner, et ensuite les remettre en liberté. “Fin de l’hiver, fin de la chasse, c’est le moment où le printemps arrive, les animaux arrivent, les proies arrivent, c’est le moment de les relâcher.”
Dans cet hôpital, ces bénévoles soignent les animaux sauvages blessés
“Là, on va direction sur le sud-est du département de l’Hérault, à la frontière du Gard. C’est là où le 9 novembre avait été trouvé un des oiseaux qui repart aujourd’hui, un aigle botté. Trois quarts des animaux qui arrivent chez nous viennent à cause de l’homme, et notre travail, c’est de tenter de les sauver, et c’est pas très sympa : sur 3000 animaux qui arrivent chaque année, il y a la moitié qui meurent ou qui vont mourir ou que j’euthanasie”, décrit Marie-Pierre.
A New-York, des milliers d’oiseaux meurent dans les rues
“Le seul projet pour lequel on est sur Terre : prendre soin de nos affaires humaines”
Pour cette remise en liberté, Marie-Pierre et ses collègues invitent des familles, pour sensibiliser à la condition animale. “On essaye, parce que qu’est-ce que ce serait triste… Imagine que je relâche toute seule. C’est super important. Et c’est augmenter le cercle de poètes, de protecteurs éveillés, connaissants, sensibles et surtout agissants”, explique-t-elle. “Il faut leur faire comprendre que la nature, c’est leur seule maison. Là, on ramène les animaux dans leur maison. Ça se partage. C’est vraiment vital pour moi que ces enfants comprennent qu’on est dans un monde “one health”, une seule santé, une seule terre, “one earth”, une seule richesse “to share and enrich”, d’enrichir et de partager.”
Dans les zoos de France, des milliers d’oiseaux se font vacciner face à la grippe aviaire
Pour Marie-Pierre, remettre ces oiseaux dans leur habitat naturel est un aboutissement. “De le relâcher, oui, c’est un bonheur, c’est un abouti. Il va repartir, mais avec cette inquiétude qui ne me lâche plus, il est relâché dans un monde encore ignorant, dangereux. Donc on a besoin que l’humain devienne vraiment proactif, attentif, compassionnel.” Pour certains participants à cette remise en liberté, Marie-Pierre crée des “vocations”. “La vocation, c’est de se missionner définitivement pour un projet magnifique, le seul projet pour lequel on est sur Terre : prendre soin de nos affaires humaines.”