Elles ont marqué l'année 2018
Par leur engagement et leurs combats, elles ont marqué l'année 2018.
Ancienne esclave sexuelle de Daesh, Nadia Murad se bat pour venir en aide à son peuple massacré, les Yézidis.
Daesh a emmené les femmes et les filles yézidies en Irak et Syrie pour les exploiter et nous n'avons aucune nouvelle d'elles. Ils ont obligé les filles de 9 ans et plus à se marier et ce groupe les a exploitées. Daesh n'a pas traité les femmes et les filles yézidies comme il traite les musulmanes. Ils les ont vendues au marché et ont entrainé les enfants à faire la guerre. Maintenant que j'ai 25 ans, il y a beaucoup d'autres filles et enfants yézidis et des amis qui sont dépourvus d'éducation et même du droit de vivre, d'avenir et de tout. Daesh les a séparés les uns des autres. Nous avons besoin de votre aide pour nous débarrasser de ce groupe terroriste.
Nadia Murad a reçu le prix Nobel de la paix le 5 octobre 2018.
Cette ancienne serveuse de 29 ans issue d'une famille modeste a été élue à la chambre des représentants des États-Unis. Alexandria Ocasio-Cortez a un programme résolument social. Je comprends la douleur des travailleurs américains parce que j'ai vécu cette douleur et j'ai vécu l'urgence de cette crise économique. Nous disons que nous défendons les immigrés, nous défendons la communauté LGBTQ, nous croyons que chaque ouvrier américain mérite l'opportunité de changer son destin économique et l'avenir de ses enfants. C'est le message que nous devons faire passer lors des élections de mi-mandat.
Avec 15 autres actrices noires, Aïssa Maïga a pris la plume pour dénoncer les discriminations dont elles sont victimes en France, dans le livre "Noire n'est pas mon métier".
Être une actrice noire aujourd'hui, ça veut dire que psychologiquement déjà tu as intégré le fait que tu étais considérée comme différente. Être une actrice noire ça veut dire qu'on va régulièrement te proposer des rôles très clichés très caricaturaux liés à la couleur de ta peau. On n’est pas toutes les mêmes, on n'a pas toutes le même profil mais on parle d'une seule voix pour montrer qu'il y a une solidarité entre comédiennes, pour montrer qu'on s'inscrit dans des mouvements qu'on a vu émerger cette année de libération de parole des femmes. Pour moi, il doit y avoir des féminismes qui convergent vers le même endroit. Et cet endroit c'est le respect et le droit l'évolution professionnelle, le droit à l'égalité, évidemment.
Eva a cofondé le collectif Gras Politique dans lequel elle lutte contre la grossophobie.
Je suis une personne grosse et ça ne me défrise pas qu'on m'appelle "grosse" puisque c'est ce que je suis. Ce n'est pas une insulte, c'est un adjectif qualificatif donc on peut l'utiliser sans aucun problème. Ce qui me défrise en revanche, c'est toutes les idées reçues, c'est parce que je suis grosse, on va me dire : "Oui mais t'es fainéante." C'est parce que je suis grosse, on ne va pas m'embaucher. Rien n'est fait aujourd'hui pour que les gros puissent vivre normalement dans la société. Ce pour quoi on milite, c'est pour la fin de la grossophobie et on est assez persuadés que ce sera concomitant avec la fin de l'obésité. Si on veut nous soigner, il va falloir arrêter de taper sur les gros.
Dora Moutot a créé le compte Instagram "T'as joui ?". Son objectif : libérer la parole des femmes sur l'orgasme féminin. J'ai créé ce compte après avoir eu une conversation avec un homme qui m'a dit que, selon lui, les femmes avaient moins d'orgasmes parce que celles-ci étaient plus cérébrales et plus sentimentales. Alors là, je me suis dit que je n'étais pas du tout, du tout d'accord et j'ai essayé de lui expliquer qu'en fait, l'orgasme féminin, c'était une question d'anatomie et donc, ça pouvait juste être une question de bonnes ou de mauvaises techniques. J'ai aussi fait ce compte pour remettre en question l'acquis qui est que l'orgasme masculin soit celui qui clôture le rapport parce qu'il y a quand même beaucoup de femmes qui finissent un rapport mais elles n'ont pas joui, et tout le monde s'en tape. Le but, ce n'est pas forcément de jouir. Ce n'est pas une finalité en soi. Pour moi l'important, c'est le voyage sexuel, c'est la découverte. Sauf que finalement, il n'y a pas tellement de femmes qui s'autorisent cette découverte-là.