Le Ménil FC, le club où football rime avec politique
Militer dans le sport
Il y a neuf ans, un football d’un autre genre naissait : celui qui inclut le militantisme au sport. Au départ voué à lutter contre le football business, le club parisien FC Ménilmontant 1871 se structure au fil des années et devient l’un des seuls clubs autogérés, autofinancés et militants. “Quand tu rentres dans le club, il faut que tu sois au courant de ça. Tu vas défendre des valeurs, défendre un club. Qu'on gagne, qu'on perde, c'est toujours la même ambiance. Quand tu fais partie du MFC, tu luttes contre un système”, explique Rachid, joueur et capitaine du MFC 1871.
Quand les politiques font du sport
Très proches de l’actualité, le club et ses supporters suivent scrupuleusement les derniers faits sociétaux, pour essayer d’y répondre le mieux possible. “On essaye d'être dans la réactivité. 90 % des gens du club sont aux manifs des retraites. Donc, il y en a qui manifestent, d’autres qui expriment leur mécontentement d'une autre façon. Pour nous, le sport, c'est politique. C'est un outil de militantisme. On s'en sert pour transmettre des messages et contrer certaines idées. Tu vois ce principe de neutralité ? Ici, il n'existe pas”, raconte un supporter.
10 photos de sport qui ont marqué l'année 2022
Une communion entre supporters et joueurs
Dans ce club, tout est décidé ensemble : “c'est le mode de fonctionnement d'autogestion qui fonctionne plutôt bien”, indique laia, président symbolique du club. Un partage qui se retranscrit jusque dans les gradins où terrain et supporters défendent les mêmes convictions. “Il y a vraiment cette idée de football populaire et de ‘qu'est-ce que notre club prône comme valeurs’. Ça se transmet à la fois en tribune, quand on chante et quand on fait cohésion. Parce que peu importe le milieu socio-culturel, d'où on vient, quel passif tu as par rapport au club, il y a ce moment de cohésion et de ferveur qui est déjà hyper important. C’est vraiment, je pense, l’ADN du club”, explique Chloé, joueuse du MFC 1871 et supportrice.
Les sportifs l'appellent la "zone" : c'est quoi ?