Un jour avec le fauconnier de Roland-Garros
L’effarouchement pour déloger les pigeons
Premier envol à 6 heures du matin. Nova prend son élan puis s’élance pour éloigner les pignons qui trouvent refuge au niveau du court central Philippe Chatrier. Celui qui guide cette buse de Harris, c’est Michael, fauconnier de Roland-Garros. Avec elle, ce professionnel utilise la technique de l’effarouchement, qui consiste à faire fuir les oiseaux considérés comme indésirables. “Ma mission, c'est vraiment pour que le stade reste le plus propre possible, pour éviter que les pigeons viennent nicher, se reproduire au niveau du stade. On n’est pas les agents d'entretien, mais en quelque sorte un peu quand même”, explique Michael.
16 questions hyper simples sur les pigeons
L’élément qui attire le plus ces oiseaux dans le stade ? La nourriture laissée par les spectateurs dans les gradins. “Là, je les emmène pour qu'on puisse faire le tour du stade, pour voir si jamais il y en a qui sont cachés sous les strapontins. Je commence à connaître les endroits. Je sais un peu où ils se nichent, donc, du coup, j'arrive à la diriger là où les pigeons se trouvent. Après, eux, c'est naturel, donc ils vont arriver à les dénicher par eux-mêmes”. Équipée d’un émetteur, la buse de Michael peut facilement être retrouvée si elle venait à trop s’éloigner. Avant que ce fauconnier et sa buse ne chassent les pigeons, ces oiseaux avaient pour habitude de survoler la terre battue, pouvant entraîner des perturbations lors des matchs. Exerçant toute l’année au stade, Nova et Michael sont les protecteurs de ce lieu. “On est aussi là toute l'année, donc du coup, on protège. L'avantage de venir toute l'année, c'est que comme ça, les oiseaux se sentent chez eux aussi, donc ils sont en confiance par rapport au bruit qu'il pourrait y avoir au niveau du stade”
Louis, 12 ans, ramasseur de balles à Roland-Garros
De l’usine au stade Roland-Garros
En plus de sa buse, Michael utilise un laser pour faire fuir les oiseaux et aider sa buse à les poursuivre lors de leur envol. “À force, on est un peu comme les oiseaux. On a un peu les yeux partout. Dès qu'il y a un mouvement d'aile, j'ai toujours la tête qui se redresse”. Avant de travailler en tant que fauconnier pour Roland-Garros, Michael était employé dans une usine d’acier, envahie par des pigeons. La personne chargée de la sécurité et de l’environnement au sein de l’entreprise avait eu écho d’une méthode naturelle chez l'un de ses confrères pour faire fuir ces oiseaux. Se portant volontaire pour devenir le fauconnier de l’entreprise durant ses heures de travail, Michael suit une formation chez les professionnels de la fauconnerie à Provins et obtient son permis chasse. “C'est eux qui m'ont sorti de l'usine”, confie-t-il.
Sarah Iliev, jeune espoir du tennis français
De 5 heures du matin à 8 h 30, Michael parcourt les lieux du stade à la recherche de ces oiseaux. Le reste de la journée, il part en mission à d’autres endroits. “C'est grâce à elles que les joueurs peuvent jouer au tennis sereinement. Il n’y a pas un risque qu'une balle puisse percuter un pigeon en plein vol”, termine-t-il.