Assassinat de Mehdi Kessaci : le "haut du spectre de la criminalité organisée" suspecté, selon la procureure de Paris

Capture d'écran France 2
La procureure s'est inquiétée de l'objectif des narcotrafiquants, "installer une contre-société qui ferait que personne ne parle et que leur violence devienne la loi", et a appelé en retour les citoyens à livrer des "témoignages", même "de façon anonyme".
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Le "haut du spectre de la criminalité organisée" est le responsable le plus probable de l'assassinat en plein jour de Mehdi Kessaci, jeudi 13 novembre à Marseille, a estimé sur Franceinfo la procureure de Paris Laure Beccuau, en charge de l'enquête.

En "cherchant le contexte de cet assassinat terrible et scandaleux" qui a tétanisé Marseille depuis, "on se dit que la victime n'a pas été ciblée parce que c'était quelqu'un qui participait à du trafic de stupéfiants et qui était donc un rival; ça n'a pas été non plus une victime collatérale, c'est-à-dire que personne d'autre ne semble avoir été visé à ses côtés, et que (Mehdi Kessaci) semble avoir été ciblé", a énuméré la procureure de Paris mercredi soir.

Hypothèse "de son environnement"

"Donc la troisième hypothèse a évidemment été celle de son environnement (...) et bien évidemment son frère (Amine Kessaci, ndlr), qui est connu à Marseille pour être un opposant (...) au déploiement du trafic de stupéfiants" dans la cité phocéenne, a-t-elle ajouté.

Dès lors, "on a estimé que ceux qui étaient capables de ce type d'agissement scandaleux faisaient partie du haut du spectre de la criminalité organisée", a tranché la procureure, ce qui explique selon elle la saisine de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco), sise au Tribunal de Paris.

Cela s'explique par "un contexte et non pas par des éléments précis", en l'état.

Alors que plusieurs médias ont avancé mercredi soir une hypothèse du commanditaire de ce crime, Laure Beccuau a "désapprouvé" ces fuites, "véridiques ou pas". Elle a affirmé que les enquêteurs avaient "un certain nombre de fils" à "tirer".

"Retracer un périple"

"Nous allons reprendre tout le parcours, grâce notamment au système de vidéo-protection de la ville de Marseille, tant au niveau public qu'au niveau des agences bancaires, par exemple, afin de retracer un périple et de découvrir les éléments de preuve", a promis Mme Beccuau.

La procureure s'est inquiétée de l'objectif des narcotrafiquants, "installer une contre-société qui ferait que personne ne parle et que leur violence devienne la loi", et a appelé en retour les citoyens à livrer des "témoignages", même "de façon anonyme".

Elle a vu "un signal d'espoir" dans la mobilisation d'Amine Kessaci, le frère de la victime, mais aussi "de la société civile bien plus largement".

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