Aux assises, le "scénario" de la mère accusée d'avoir empoisonné ses filles

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"Par ses mensonges, Maylis Daubon a construit un scénario" : devant la cour d'assises des Landes, une policière est revenue mardi sur les déclarations "incohérentes" de cette mère jugée pour avoir empoisonné ses deux filles aux médicaments, dont une est décédée.
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Dans la matinée du 13 novembre 2019 à Dax, Enea, 18 ans, fait une crise de convulsions au domicile familial. Alertés, les secours la réaniment mais elle meurt six jours plus tard à l'hôpital.

L'accusée, âgée de 53 ans, affirme depuis sa mise en cause en 2022 que l'aînée s'est suicidée, mais ses échanges téléphoniques et son emploi du temps, ce jour-là, interrogent.

Elle emmène la cadette, Luan, au lycée à 08h puis revient chez elle, croise l'infirmier chargé d'un traitement pour Enea, puis repart à 9h30. Elle appelle ensuite son aînée pendant 31 secondes, avant qu'Enea ne la rappelle à 9h56, pendant 25 secondes.

"Que se sont-elles dit ? L'accusée n'a jamais parlé de ces appels", avait interrogé mardi soir un policier à la barre, Maylis Daubon répondant "ne pas s'en souvenir".

"Que changer de version"

À 10h, la mère revient au lycée de Luan qui l'aurait appelée après s'être blessée en sport, selon ses dires. C'est elle, en réalité, qui a appelé sa fille pour qu'elle rentre à la maison. Interrogée là-dessus en garde à vue, la mère "essaie de trouver un motif cohérent mais ne fait que changer de version", a relevé mardi la policière.

Après un rendez-vous avec un professeur de Luan en fin de matinée, Maylis Daubon est alertée par celle-ci de la crise de convulsions d'Enea et appelle les secours une fois chez elle.

L'expertise téléphonique a révélé d'autres appels de Maylis Daubon à des tiers, au moment où le Samu réanime sa fille, puis dans l'après-midi quand elle est hospitalisée. Dont une conversation de 43 minutes avec l'association des parents d'élèves du lycée, "sans jamais évoquer" Enea, pointent les enquêteurs.

Le téléphone de celle-ci, qui n'a jamais été retrouvé, a en outre continué de fonctionner jusqu'au 21 novembre, deux jours après son décès; et alors qu'elle était entre la vie et la mort, des messages ont été envoyés à son petit ami, au frère de celui-ci, et à Luan.

Sur le téléphone de l'un d'eux, les enquêteurs ont retrouvé la photo d'une lettre de Maylis Daubon intitulée "Respect des volontés de la défunte" et datée du 18 novembre, la veille du décès.

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