Les six ministres Les Républicains entrés au gouvernement de Sébastien Lecornu, malgré la décision du parti de ne pas y participer, sont exclus du parti et "cessent immédiatement leurs fonctions dans nos instances dirigeantes", ont indiqué dimanche Les Républicains dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Les membres LR qui ont accepté d'entrer au gouvernement ne peuvent plus se réclamer des Républicains", affirme le parti qui précise que ses instances dirigeantes se réuniront "dans les tout prochains jours pour statuer de manière définitive".
Dati, Jeanbrun, Tabarot...
Les six ministres LR sont Annie Genevard (Agriculture), Rachida Dati (Culture), Vincent Jeanbrun (Logement), Philippe Tabarot (Transports), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Commerce extérieur et attractivité).
"Je demeure pleinement fidèle à mon parti et à mes convictions, comme je l'ai toujours été", a affirmé sur le réseau social X Annie Genevard, qui occupait jusqu'ici le poste stratégique de présidente de la commission nationale d'investiture (CNI), chargée de désigner les candidats LR aux municipales de mars prochain.
Parmi les ministres de droite du nouvel exécutif, trois sont des sortants (Annie Genevard, Rachida Dati et Philippe Tabarot) et les trois nouveaux sont des députés: Vincent Jeanbrun (Val-de-Marne), Sébastien Martin (Saône-et-Loire) et Nicolas Forissier (Indre).
Ligne de Bruno Retailleau
Lors d'une réunion houleuse du bureau politique, Les Républicains ont décidé samedi à une large majorité de ne pas entrer au gouvernement de Sébastien Lecornu, suivant la ligne défendue par le président du parti Bruno Retailleau, ex-ministre de l'Intérieur.
En première ligne en cas de dissolution, les députés LR étaient largement favorables à la participation au gouvernement Lecornu 2, contrairement aux sénateurs qui ont soutenu la position de Bruno Retailleau.
Après la dissolution de 2024, de nombreux députés LR avaient sauvé leur siège face au RN dans des circonscriptions rurales, en grande partie grâce à leur ancrage local.
Beaucoup ne se sentent pas redevables au parti, dont le nom ne figurait souvent pas sur les affiches électorales, et craignent de ne pouvoir contenir une nouvelle poussée de l'extrême droite en cas de législatives anticipées.