"On est à 79 détenus qui sont arrivés au centre pénitentiaire de haute sécurité de Vendin-le-Vieil" depuis les premiers transferts le 22 juillet, a déclaré le ministre à la presse après une visite au tribunal judiciaire de Lille.
"Donc il restera une vingtaine de transferts à effectuer dans les jours qui viennent, dans des conditions de très grande sécurité", a poursuivi Gérald Darmanin.
C'est notamment dans cette prison qu'a été transféré le 24 juillet Mohamed Amra, dont l'évasion sanglante en mai 2024 dans l'Eure a coûté la vie à deux agents pénitentiaires.
Ces transferts à Vendin ne se sont pas faits sans remous. L'Association des avocats pénalistes (Adap) a déposé fin juillet des recours au Conseil d'Etat pour demander l'annulation du décret sur les quartiers de lutte contre la criminalité organisée.
L'Adap reproche notamment "un manque de transparence lors de la détermination des personnes envisagées pour le placement" dans ces quartiers.
"Ce n'est pas le ministre de la Justice qui a pris les noms et qui a dit: 'Telle personne va dans tel endroit'", a rétorqué jeudi le garde des Sceaux.
"Ce sont les magistrats instructeurs lorsqu'il s'agit des personnes qui sont en détention provisoire, c'est bien les juges d'instruction qui ont donné leur accord, et puis c'est l'administration pénitentiaire pour les personnes condamnées", a-t-il souligné.
Les conditions de détention y sont "difficiles", mais elles "respectent parfaitement la dignité humaine", a-t-il affirmé. Selon lui, 80% des détenus transférés à Vendin-le-Vieil sont en détention provisoire.
Quelles sont les conditions de détention dans les quartiers de haute sécurité ?
Le ministre a, en outre, assuré jeudi que ses services appliqueront "évidemment" les décisions prises par le tribunal concernant les conditions de détention du braqueur Rédoine Faïd, détenu à Vendin-le-Vieil.
La justice a donné fin juillet un mois à l'administration pénitentiaire pour assouplir ses conditions de détention, jugées "contraires à la dignité de la personne humaine".
En revanche, Rédoine Faïd "reste à l'isolement, puisque c'est quelqu'un qui a montré sa capacité à deux reprises à s'évader", a rappelé Gérald Darmanin.