Édouard Philippe a jeté un pavé dans la mare mardi en annonçant, qu'"en l'état", son parti Horizons ne voterait pas le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. De quoi potentiellement faire capoter son adoption malgré les nombreuses concessions au PS, dont la suspension de la réforme des retraites.
"Je trouve que ses prises de position sont totalement décalées avec l’esprit de responsabilité qu'on est en droit d’attendre aujourd’hui d'un responsable politique qui prétend être candidat à la présidentielle", a dénoncé samedi sur franceinfo Agnès-Pannier Runacher.
"Je ne comprends plus Édouard Philippe (...) Et, quand j'écoute les députés Horizons, je ne suis pas certaine que je sois seule à ne plus le comprendre", a critiqué la députée du Pas-de-Calais.
Horizons s'est en effet divisé, vendredi, sur le vote de la partie "recettes" du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Sur les 34 membres du groupe parlementaire, quatre ont voté pour et 15 se sont abstenus.
L'ancienne ministre n'est pas la seule à critiquer le maire du Havre depuis sa sortie.
"Vengeance personnelle"
Le chef du parti Renaissance, Gabriel Attal, l'a appelé à garder son "sang froid" et ses "nerfs solides". "Laisse le débat parlementaire se faire!", a enjoint la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ne mâche pas non plus ses mots, estimant qu'il est "dans une sorte de vengeance personnelle". "Qu'il arrête de régler ses comptes avec Emmanuel Macron", a-t-il tancé mercredi sur BFMTV.
Si la rupture entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe est actée depuis son départ contraint de Matignon le 3 juillet 2020, elle a éclaté en octobre au grand jour lorsque, en pleine crise politique, l'ancien Premier ministre a appelé le chef de l'Etat à organiser une "élection présidentielle anticipée".
Le président d'Horizons, candidat déclaré pour 2027, domine pour l'instant les sondages dans le camp macroniste, malgré une baisse récente, tout en restant largement derrière le Rassemblement national au premier tour.








