Sébastien Lecornu dit être le Premier ministre "le plus faible" de la Ve République, selon des syndicats

Crédit : Antoine Gyori - Corbis / Getty images
Sébastien Lecornu a dit aux organisations syndicales reçues mercredi matin qu'il était le Premier ministre "le plus faible de la Ve République", ont rapporté deux responsables syndicales après la rencontre.
À voir également sur Brut

Nommé à Matignon il y a deux semaines et privé, comme ses prédécesseurs depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en 2024, de majorité, Sébastien Lecornu "nous a dit: +Je ne suis pas Édouard Philippe, je n'ai pas 350 députés sur lesquels m'appuyer, je suis le Premier ministre le plus faible de la Ve République+", a rapporté la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, prenant ces propos "comme une prise de conscience très positive".

Mais "à ce prétexte-là", M. Lecornu a ajouté qu'il ne "pouvait pas (leur) dire ce qui va sortir du Parlement" sur le budget 2026, a-t-elle déploré.

La responsable de la CGT lui a alors répondu: "+Ce n'est pas le sujet, on veut savoir quelle va être votre copie initiale. Qu'est-ce que vous reprenez+" du projet de budget de l'ancien locataire de Matignon François Bayrou, "+qu'est-ce que vous écartez. Dites-nous au moins, qu'est-ce que vous écartez pour éviter qu'il y ait des peurs inutiles+", déplorant n'avoir "rien" obtenu comme réponses.

"une situation politique extrêmement tendue"

Sa collègue représentante du syndicat Solidaires, Murielle Guilbert, a confirmé les propos de M. Lecornu, et jugé que c'était "reconnaître une situation politique extrêmement tendue".

"Mais on peut pas demander une sorte de clémence de l'ensemble de l'intersyndicale par rapport à la situation dans laquelle la macronie s'est mise elle-même", a-t-elle ajouté.

"Sur la fin, (Sébastien Lecornu) nous a un peu joué la carte: +Je n'arriverai pas sans vous. Il faut me laisser le crédit. Je viens d'arriver. Le Parlement nous attend au tournant+", a ajouté Mme Guilbert. Selon elle, le Premier ministre a notamment fait allusion à l'élection présidentielle et à la menace des "+extrêmes+ qui étaient là pour avancer sur d'autres choses".

Ressorties sans "réponse claire" de leur rendez-vous, les organisations syndicales ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre.

A voir aussi