"80 % de droits de douane sur la Chine semble le bon niveau! Cela dépend de Scott B.", a écrit sur son réseau Truth Social le président américain, faisant référence à celui qui mènera les négociations pour Washington, le ministre américain des Finances Scott Bessent.
Après des semaines d'escalade entre les deux pays, le secrétaire au Trésor (son titre officiel) et le représentant au Commerce Jamieson Greer doivent rencontrer le vice-Premier ministre chinois He Lifeng ce week-end à Genève pour poser les bases d'une négociation commerciale.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, son administration a imposé en plusieurs vagues une surtaxe d'un montant total de 145% sur les marchandises en provenance de Chine.
Pékin a riposté en imposant 125 % de droits de douane sur les importations américaines en Chine, ainsi que des mesures plus ciblées.
Depuis, les échanges commerciaux bilatéraux sont pratiquement à l'arrêt.
Dans un autre message vendredi, Donald Trump a également affirmé que la Chine devait "ouvrir son marché aux États-Unis", ajoutant que "ce serait tellement bien pour eux!!! Les marchés fermés ne fonctionnent plus."
Les discussions prévues à Genève sont "un pas positif et constructif vers la désescalade", a estimé vendredi la directrice générale de l'OMC Ngozi Okonjo-Iweala.
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"Un grand accord"
Depuis son investiture en janvier, le président républicain, protectionniste convaincu, a lancé une guerre commerciale tous azimuts: nouveaux droits de douane sectoriels (+25 % sur l'acier, l'aluminium, l'automobile), droits de douane universels (+10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, quelle que soit leur provenance), d'autres en gestation.
Des taxes encore plus lourdes étaient prévues pour les partenaires avec lesquels les Etats-Unis ont un déficit commercial.
Donald Trump les a toutefois suspendues jusque début juillet, sauf pour la Chine avec lequel il a entamé un bras de fer, en semblant s'attendre à ce que Pékin plie avant lui.
Donald Trump a assuré à plusieurs reprises que la Chine était plus pressée que les Etats-Unis de passer un accord pour que les échanges commerciaux puissent reprendre entre les deux pays, en raison d'une économie chinoise dépendante des exportations et de l'accès au marché américain.
"Ils veulent faire des affaires avec nous, on veut travailler avec eux. Donc une désescalade, ramener les droits de douane au niveau qui devrait être le leur, je pense que c'est l'objectif de Scott Bessent et je pense que c'est aussi l'objectif de la délégation chinoise", a déclaré jeudi le ministre du Commerce Howard Lutnick à la chaîne de télévision CNBC.
"Je pense que c'est le résultat qu'espère le président, un monde de désescalade où nous recommencerons à commercer les uns avec les autres, et où nous travaillerons ensemble sur un grand accord", avait-il ajouté.
Ces déclarations intervenaient après la présentation par Washington et Londres d'un accord vanté comme "historique".
Le document, rendu public vendredi, fait seulement cinq pages et n'est "pas légalement contraignant", est-il écrit dedans.
Il doit permettre au Royaume-Uni d'échapper au gros des surtaxes américaines sur ses voitures et d'ouvrir davantage le marché britannique aux produits agricoles américains.
De nouvelles négociations doivent désormais s'ouvrir entre les deux pays pour formaliser leurs engagements respectifs, mais les droits de douane américains sur les produits britanniques restent pour le moment en place, selon un porte-parole du gouvernement britannique.
Le gouvernement américain a pris soin de présenter l'accord avec Londres comme gagnant-gagnant, mais avec un large avantage pour les Etats-Unis.
Il s'agit du premier "deal" pour Donald Trump depuis qu'il a imposé au monde entier des nouveaux droits de douane, avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l'ordre économique international.
"Beaucoup d'accords commerciaux sont dans les tuyaux, tous bons (EXCELLENTS)!" a assuré le républicain vendredi, sur Truth Social.
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