Paris: plainte pour "viol aggravé" contre un animateur dans une maternelle

Crédit : Adobe Stock
La mère d'une fillette de quatre ans a porté plainte avec constitution de partie civile pour "viol aggravé" contre un animateur de la ville de Paris, afin qu'un juge d'instruction soit désigné, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.
À voir également sur Brut

L'animateur visé par la plainte travaillait à la rentrée à l'école maternelle Bullourde dans le XIe arrondissement de Paris, a précisé cette source, confirmant une information de Mediapart.

"Il y a une opacité complète de la part de la municipalité mais aussi des services d'enquête. Les parents ne sont pas informés sur la situation de leurs enfants, ni de l'étendue des violences sexuelles", a expliqué à l'AFP Me Arié Alimi.

Les parents, qui souhaitent ainsi "avoir accès au dossier", ont aussi "été particulièrement échaudés par les récupérations politiques, qu'ils trouvent indignes, de la part de Rachida Dati", la ministre de la Culture et candidate à la mairie de Paris.

Trois animateurs suspendus

La mère de la fillette dénonce des faits de "viol aggravé" par l'âge de la victime, sa situation de vulnérabilité, l'abus d'autorité de l'animateur périscolaire et le fait que les faits pourraient s'être déroulés en présence d'un autre enfant, à l'origine du signalement.

Au total, trois animateurs ont été suspendus depuis la rentrée scolaire à l'école Bullourde. Ils étaient soupçonnés respectivement de "faits à caractère sexuel", "d'exhibition" et "faits d'agression sexuelle", indiquait mi-octobre la municipalité. L'ensemble de ces faits "pose la question du recrutement" des animateurs périscolaires, souligne Me Alimi.

Selon la mairie, qui a également porté plainte, les animateurs sont soumis à des contrôles pour vérifier notamment qu'ils n'ont pas de casier judiciaire et ne sont pas inscrits au fichier d'auteurs d'infractions sexuelles ou violentes. Le contrôle du recrutement "a encore été renforcé", avait assuré en octobre à l'AFP le maire PS du 11e arrondissement de Paris, François Vauglin.

La ville fait face depuis lundi à un mouvement de grève des animateurs des 620 écoles de la capitale. Les syndicats, qui appellent à une grève de deux semaines, réclament le recrutement de milliers de titulaires face à une "précarisation massive".

Selon la Ville de Paris, trente animateurs ont été suspendus en 2025, dont 16 pour des suspicions de faits à caractère sexuels, un chiffre stable par rapport aux deux années précédentes. 

Par ailleurs, côté Education nationale, le rectorat de Paris a annoncé vendredi dernier avoir suspendu depuis la rentrée de septembre trois enseignants de maternelle "à la suite de plaintes portant sur des faits présumés de violences sexuelles sur des enfants" dans les Xe, XIXe et XXe arrondissements, et signalé les faits au parquet.

Interrogé par l'AFP, le parquet de Paris n'a pas précisé quelles suites judiciaires ont été données.

A voir aussi