Après la remise ce mois-ci par l’Allemagne d’un complice arrêté sur son territoire, "dix suspects sont désormais détenus en Belgique - dont Antonio Ferrara - et la Belgique jugera tout le monde", a précisé à l’AFP une porte-parole du parquet.
Selon un avocat impliqué dans le dossier, le procès pourrait se tenir d’ici la fin de l’année devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Le parquet, de son côté, ne s’est pas prononcé sur le calendrier.
Le 27 février, une équipe d'enquête conjointe franco-belge avait réussi à déjouer, peu avant le passage à l'acte, un braquage à main armée programmé à Bochum (Allemagne), dans un lieu où les banques entreposent billets, bijoux et autres valeurs.
Neuf hommes, dont Antonio Ferrara, avaient été arrêtés dans la ville belge d'Eupen, non loin de la frontière allemande, lors d'une opération des unités spéciales de la police belge.
"Roi de la belle"
Ce matin-là, les suspects avaient semble-t-il rassemblé le matériel et les armes nécessaires à l'attaque, avant de prendre place à bord de quatre voitures de luxe et d’une camionnette, lorsqu’ils ont été interceptés par les forces de l’ordre.
Outre les arrestations à Eupen, un autre suspect avait été interpellé en Allemagne où il avait dû être hospitalisé après avoir été blessé par un tir policier dans sa fuite. Un policier belge avait aussi été légèrement blessé lors de l'opération.
Né en octobre 1973 dans le sud de l'Italie, installé avec sa famille en région parisienne, Antonio Ferrara a été condamné en France pour des braquages et une tentative de meurtre, ainsi que pour deux évasions de prison, ce qui lui vaut le surnom de "roi de la belle".
Il avait été libéré en juillet 2022 après avoir purgé sa peine.
Après le coup de filet à Eupen, la justice belge avait aussi fait état de perquisitions effectuées en France, où la préparation supposée d'un braquage faisait l'objet d'une enquête depuis novembre 2024.
"Des noms bien connus des autorités belges et françaises" sont mis en cause, avait relevé le procureur de Bruxelles Julien Moinil.
Parmi les complices présumés figure notamment Kader Doumbia, condamné en 2013 à Paris pour sa participation, aux côtés de deux de ses frères, à l'enlèvement, la séquestration et la torture d'un agent de change parisien.