Le procureur de Rennes a annoncé cette décision après deux ans et demi d'enquête préliminaire sur les violences dénoncées par une femme et trois hommes ayant participé à ce rassemblement de plusieurs milliers de personnes, qui avait dégénéré en affrontements entre militants radicaux et forces de l'ordre.
Dans un cas, le parquet a considéré que les blessures avaient été causées par un tir de grenade "conforme aux règles d'emploi".
Pour les autres tirs mis en cause, le procureur a estimé qu'ils étaient "non conformes" mais pouvaient se "justifier" au regard du contexte "ultraviolent" de la manifestation, ajoutant pour expliquer sa décision que leurs auteurs n'avaient pu être identifiés "avec certitude".
"Éviter une vérité accablante"
Le magistrat a, dans le même temps, annoncé l'ouverture d'une information judiciaire sur d'autres "tirs tendus" de grenades révélés par les enregistrements des caméras-piétons que portaient les gendarmes ce jour-là, dont le journal Libération et le site d'information Mediapart avaient révélé l'existence le mois dernier.
Ce classement sans suite "est l'histoire de nombreuses enquêtes" menées par l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), qui laissent "sans réponse" les blessés "dans le but d'éviter une fois de plus une vérité accablante", condamne le collectif Bassines Non Merci dans un communiqué.
Il voit dans cette décision "la main" de Gérald Darmanin, "juge et partie puisqu'aujourd'hui garde des Sceaux et à ce titre plus haut responsable hiérarchique des procureurs, et en même temps potentiellement mis en cause dans le dispositif de maintien de l'ordre à Sainte-Soline, comme ministre de l'Intérieur" à l'époque de la manifestation.
Depuis 2023, les autorités ont toujours affirmé que les gendarmes avaient fait "un usage proportionné de la force" sur les manifestants.








