Un "pouvoir illimité" : témoignage de violences au procès de P. Diddy

Crédit : Paras Griffin/Getty Images
Un silence glacial s'est abattu lundi sur la salle d'audience du procès de P. Diddy lorsque les procureurs ont présenté la vidéo de la star du hip-hop en train de rouer de coups de pieds et de battre son ex-compagne, la chanteuse de R&B Cassie.
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Ces images, captées par des caméras de surveillance et montrant le rappeur se déchaîner violemment en 2016 contre sa petite amie de l'époque dans un couloir d'un hôtel de Los Angeles, avaient déjà été diffusées l'an dernier par la chaîne télévisée CNN. Mais montrées devant le tribunal de Manhattan, elles ont pris un autre sens. 

La famille de P. Diddy, dont ses filles jumelles âgées de 18 ans, a accueilli de façon stoïque cette vidéo que les procureurs ont jouée en boucle. 

"Elle (Cassie) répétait qu'elle voulait quitter (les lieux)", a déclaré au tribunal Israel Florez, l'agent de sécurité qui est intervenu ce jour-là. 

Visiblement tendu et alerte, P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, a scruté le vigile alors qu'il déclarait au jury que le rappeur avait tenté de le soudoyer avec une grosse liasse de billets pour étouffer l'affaire. 

Cassie, dont le vrai nom est Casandra Ventura, pourrait témoigner devant le tribunal dès mardi. 

Sean Combs, dont la fortune a été évaluée à plus de 700 millions de dollars par Forbes, est jugé pour trafic à des fins d'exploitation sexuelle, transport de personnes à des fins de prostitution, ainsi que des actes d'enlèvement, corruption et de violences regroupés sous l'inculpation d'entreprise criminelle.

Il nie toutes les accusations, et ses avocats assurent que les relations sexuelles étaient consenties.

"Il se désigne parfois lui-même comme le roi. Et s'attend à être traité comme tel", a déclaré la procureure Emily Johnson. Si la vidéo diffusée par CNN était déjà connue, le témoignage de cet agent de sécurité a permis de dégager de nouveaux détails, comme des photos d'un vasé brisé à côté duquel Cassie s'était blottie.

Le procès pour trafic sexuel de P. Diddy rentre dans le vif du sujet

"Menacé"

  Le témoignage d'Israel Florez, le premier de ce procès hyper médiatisé, a été suivi par celui de Daniel Phillip, un strip-teaseur aujourd'hui âgé de 41 ans. 

Ce dernier a dit avoir rencontré pour la première fois Sean Combs et Cassendra Ventura en 2012, après avoir été appelé à participer à un enterrement de vie de jeune fille.

Il s'attendait à faire un strip-tease devant un groupe de femmes lorsqu'il est arrivé au Gramercy, un hôtel de luxe de Manhattan, mais Cassie Ventura l'a accueilli dans la chambre en lingerie rouge et talons aiguilles, a-t-il raconté. 

Le strip-teaseur a alors massé la chanteuse avec de l'huile avant d'avoir une relation sexuelle avec elle pendant que Sean Combs observait la scène, masqué, dans un coin de la pièce, a-t-il affirmé. Par la suite, Daniel Phillip a reçu entre 700 et 6.000 dollars pour d'autres activités du genre avec le couple, a-t-il indiqué. 

Alors qu'il racontait certaines scènes avec détails, des membres de la famille de Sean Combs, dont ses deux jumelles, ont quitté la salle d'audience. 

L'enthousiasme pour ces relations sexuelles rémunérées - dans lesquelles P. Diddy jouait le metteur en scène, en demandant certains actes ou, parfois, en les filmant - s'est étiolé après que Daniel Phillip a vu Sean Combs frapper et agripper de force par les cheveux sa compagne, a-t-il déclaré. 

"C'était soudain. J'étais sous le choc. J'étais terrifié", a-t-il déclaré, affirmant avoir pressé Cassie de sortir de la pièce, mais que celle-ci avait refusé. 

Interrogé sur pourquoi il n'avait pas appelé la police pour témoigner de ces violences, le strip-teaseur a dit avoir eu peur d'être lui-même "menacé" par Sean Combs qui avait pris des photos de sa carte d'identité. Et de lâcher: "c'est quelqu'un qui a un pouvoir illimité".

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