Le revenu universel, c'est quoi ?

Lutter contre la pauvreté en permettant à la population de vivre, même sans travailler. C'est l'idée du revenu universel.

Le revenu universel, c’est quoi, exactement ?


À ne pas confondre avec le revenu minimum garanti ! Explications.


Face à la crise du Covid-19, plusieurs pays envisagent de mettre en place un revenu universel ? Mais qu’est-ce que ça veut dire, au juste ?


Un dispositif de revenu minimum à toute personne, quel que soit son statut d’activité


« Aujourd’hui en France, on a déjà un système de revenu minimum et plusieurs dispositifs, dont le principal est le Revenu de solidarité active qui garantit un revenu minimum à certains individus, mais pas à tous : aux individus actifs seulement », explique Brice Fabre, économiste à l’Institut des politiques publiques.


En d’autres termes, pour avoir accès au RSA, vous devez soit être actif, soit avoir un emploi, soit rechercher un emploi. « Avec le revenu universel, c’est ça qui change : on accorde un dispositif de revenu minimum à toute personne, quel que soit son statut d’activité », précise Brice Fabre. Tout citoyen a donc droit à un minimum garanti.


« Il existe autant de revenus universels que d’économistes »


Il existe autant de revenus universels que d’économistes. Dans les versions les plus généreuses, une somme d’argent est attribuée à tous, sans exception, riches ou pauvres. Cette somme permet de vivre sans travailler et d’exercer des activités non salariées, comme du bénévolat.


Mais comment financer un revenu universel ? « En général par l’impôt, qui, lui, va dépendre de vos ressources », répond Brice Fabre. Il poursuit : « La totalité va mécaniquement dépendre de vos ressources. Si vous donnez un revenu universel de 500 € à tout le monde et que vous le financez par un impôt égal à 20 % de vos revenus, la somme du revenu de base que vous recevez moins l’impôt qui vous sera prélevée pour financer ce revenu de base va dépendre de vos ressources. »


Les buts : lutter contre la pauvreté et faciliter l’accès aux aides


L’aide va donc décroître et devenir négative : à partir d’un certain niveau de ressource, on vous prendra plus que ce qu’on vous donnera. Il existe toutefois quelques exceptions, comme en Alaska. Cet État bénéficie d’une rente pétrolière, qu’il a décidé d’allouer aux citoyens sous la forme d’un revenu de base. « Ce sont des cas assez exceptionnels et les montants sont relativement limités. De mémoire, c’est 2.000 dollars par an en Alaska », tempère l’économiste.


Les objectifs du revenu de base sont multiples : lutter contre la pauvreté – notamment des jeunes – et faciliter l’accès aux aides en les simplifiant et en les fusionnant. « L’idée d’un revenu de base, c’est aussi d’avoir un dispositif le plus unifié possible et relativement simple. Pour que, quelle que soit la variation de votre situation, vous ayez toujours un minimum », développe Brice Fabre.


En France, le projet de loi n’a pas été adopté


Depuis les années 1960, de nombreuses expérimentations ont eu lieu partout dans le monde. Depuis février 2019, une centaine de familles de la ville de Stockton, en Californie, reçoivent 500 dollars par mois. D’après les résultats préliminaires de l’expérimentation, 40 % de l’allocation sont dépensés en nourriture.


En France, un rapport sénatorial de 2016 préconisait l’expérimentation du revenu de base. En 2017, Benoît Hamon, candidat à la présidentielle, proposait un revenu universel à 600 euros En 2018, 13 départements ont souhaité mener l’expérience, mais le projet de loi n’a pas été adopté.


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