Dans cette épicerie, les clients payent suivant leurs moyens

Dans cette épicerie, on paie en fonction de ses moyens. Et ceux qui paient le tarif normal permettent aux plus pauvres de payer moins cher. Pendant ce temps-là, à Niort…

“Partager, se soutenir, s’entraider, c’est ça qui va nous faire survivre demain”

 

On a fait ce choix-là d’avoir un seul prix sur l’étiquette. On vient faire ses courses ici comme tout le monde. Le tarif qu’on va payer, il s’affichera en caisse.” Le Cabas Solidaire est une épicerie solidaire créée par Stéphanie. Elle se situe à Niort. Ce sont des services sociaux qui définissent les bénéficiaires de réduction, soit -40%, soit -60%, en fonction de leurs moyens. Dans la majorité des cas, ce sont des personnes qui touchent le RSA, des étudiants et retraités précaires ou des familles monoparentales. Ce système est possible grâce aux clients qui, eux, payent le tarif normal.

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Pour une grande partie de nos clients solidaires, il y a un acte d’achat militant. On sait pourquoi on vient, on sait que nos achats permettent de soutenir d’autres personnes. Par contre, quand je dis qu’on est client solidaire, c’est pas : ‘Je paie plus cher pour aider.’ C’est: ‘Je paie le prix d’un petit commerce.’ Et cette marge commerciale qu’on va faire, elle va permettre de financer une réduction”, explique Stéphanie. “Partager, se soutenir, s’entraider, c’est ça qui va nous faire survivre demain. Et c’est maintenant qu’il faut commencer”, pense une cliente solidaire. 

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L’importance des bénévoles 

 

Le fonctionnement de l’épicerie repose sur le temps donné par une soixantaine de bénévoles. Le Cabas solidaire compte seulement deux salariées. “Ce qui m’a animée au début de ce projet, c’est vraiment de me dire : ‘Moi, j’aime bien manger et j’aimerais que peu importe ses moyens, ce soit pareil.’ Et après, ce qui m’anime aussi depuis deux ans et demi, c’est l’énergie bénévole qu’il y a ici. Sans eux, on ne serait clairement plus ouverts, ce serait fini”, ajoute Stéphanie.

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L’épicerie ne revendique pas pouvoir concurrencer les grands supermarchés, ni vouloir le système de rentabilité. “On n’achète pas nos produits au même coût. Après, on reste un commerce de quartier. Évidemment, ça reste un chouilla plus cher. Le modèle économique qui est en place dans ces gros supermarchés, c’est de l’économie. Il y a besoin que des actionnaires investissent, récupèrent de l’argent, etc. Par contre, il y a des proportions gardées. (...) On peut être un peu moins gourmands et un peu moins égoïstes et se dire qu’on peut arriver à redistribuer un peu plus largement.” En 2022, environ 150 familles ont bénéficié de tarifs réduits au Cabas solidaire. Ça représente 30 000 euros de réductions. L’Association nationale de développement des épiceries solidaires compte un réseau de 535 épiceries de ce type en France. 

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