Le parcours de Keiona, drag queen

"Keiona, elle est née un soir d'Halloween…" Elle est la grande gagnante de la deuxième saison de Drag Race France. Pour Brut, Keiona raconte ses débuts de drag queen.

Comment Keiona est née ?


Keiona est née un soir d’Halloween, avec peu de moyens financiers et peu de maquillage. “Il y avait, je crois, un peu de fond de teint, un peu de poudre, pas vraiment de contour. Il n'y avait pas d'eyelighter, il n'y avait pas de blush, un peu de fard à paupières et du rouge à lèvres, un peu de mascara. C'était vraiment super, super, super basique. Mais rien qu'avec ça et la petite perruque synthétique noire, tout de suite, le regard des gens changeait, et ça a lancé ce move de personnage que j'ai continué à explorer. Mais la première fois était vraiment à tâtons.

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À cette soirée, elle explique avoir vu le regard des autres changé. “Les gens étaient un peu émerveillés de me voir m'exprimer sous cette nouvelle facette et tout de suite m'ont adoptée, et m'ont accueillie, et célébrée. Et je me suis dit : en fait, j'ai trouvé ma place, j'ai trouvé qui je peux être. Quand on commence, il faut toujours rester dans la limite de ses moyens. Évidemment, ça sert à rien d'aller s'endetter si, tout de suite, ce qu'on fait n'est pas forcément rentable ou ne paye pas forcément. Mais il faut être très, très, très créatif. Il faut faire preuve de débrouillardise. On peut faire vraiment de très, très belles choses avec trois fois rien.”

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Elle se rappelle du Cleopatra Ball en 2014 où elle portrait une cape dorée achetée au magasin de déguisements à l'époque à 10 € et une jupe avec un lin blanc trouvée chez elle. “J'ai attaché la jupe avec une ceinture. C'était même pas cousu, ça tenait avec une ceinture. Et le haut, j’avais coupé un peu de la cape pour coller le doré sur un soutien-gorge à ma sœur. Donc je n’avais vraiment rien acheté à part la perruque où j'avais bien, bien, bien dépensé 60 €.” Après cette vidéo, elle se retrouve à caster pour faire une double page dans le magazine Marie-Claire. “Quand j'ai commencé à travailler, j'ai pu plus investir dans mon drag, acheter de meilleurs produits pour le maquillage, de meilleures perruques, de meilleurs costumes. Même, ne serait-ce que les vêtements casual drag, que j'utilise un peu tous les jours en drag, je pense que c'est plus une évolution constante.” Elle ajoute que son maquillage a bien évolué depuis trois ans mais son esthétique, très féminine, reste la même.

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Aujourd’hui, elle souhaite avoir une meilleure reconnaissance du travail des drags aujourd’hui. “La lutte est encore longue parce qu'on rencontre toujours aujourd'hui... Il y a des gens qui vont forcément payer en retard, ne pas respecter les délais des contrats. On rencontre toujours des gens qui vont à l'encontre de nos luttes. Un petit groupe d'artistes drags peut vivre de leur art, mais c'est encore un petit pourcentage et moi, j'aimerais que, oui, ce soit beaucoup plus facilité et respecté, pour qu'au moins, les nouvelles qui vont arriver derrière puissent être mieux accompagnées et puissent arriver, aussi, avec moins de craintes en se lançant dans une carrière drag.”, ajoute Keiona.

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