Mon premier Festival d'Avignon, avec Blandine Rinkel

"Passé 30 ans, faire des choses pour la première fois, c'est rare." Elle présentait une fable sur la surdité imaginée avec le musicien Superpoze et le danseur Clément Gyselinck. On a suivi l'autrice Blandine Rinkel à la découverte du Festival d'Avignon.

“Tout le monde parle de théâtre partout”

Au festival d’Avignon, l’autrice et metteuse en scène de l’Entente, Blandine Rinkel, va interpréter une pièce de 30 minutes, accompagnée du musicien et compositeur Superpoze - Gabriel de son prénom - et Clément Gyselinck, un danseur avec qui elle a notamment collaboré dans Catastrophe, son groupe de musique. 

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Jour 2. L’autrice s’est installée dans un conservatoire de danse où elle répète avec Clément Gyselinck et avec Superpoze. “C'est vrai que tout le monde parle de théâtre partout, même le soir, en prenant des verres. Et, en fait, toute la ville est réquisitionnée.”, explique-t-elle. 


Lors de sa dernière soirée au festival d'Avignon, Blandine Rinkel est dans un état d'esprit plutôt “triste” : “Ce qu'on joue, c'est quelque chose, quand même, d'assez triste qui, assez systématiquement, nous rend fébriles à la fin. Je pense que là, pour moi de pas, franchement, avoir envie de pleurer sur scène. Moi, j'ai le sentiment de m'être fait avoir par une expérience qui est beaucoup plus forte que ce que j'anticipais, qui n'a rien à voir avec ce que j'ai fait avant, vraiment un truc complètement nouveau. Et là, je le dis, j'ai des frissons. C'est vrai, franchement, c'est sincère. Moi, je ne viens pas du tout du théâtre, ni, d'ailleurs, Gabriel, ni Clément. C'est ça qui nous réunit aussi. Je pense qu'on est complètement novices.” 

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Une nouveauté pour les trois artistes 

Cette expérience est donc une première pour les trois artistes, qui leur ouvre une nouvelle porte. “On a 30 ans tous les trois. Et passé 30 ans, faire des choses vraiment pour la première fois, c’est rare. Et aussi travailler avec des gens vraiment nouveaux c'est rare et c'est tellement exaltant.” 


Pour Clément Gyselinck, danseur, cette pièce est enrichissante, notamment par rapport à son domaine, la danse, qui a été “nourri par l'histoire que Blandine a écrite”. “Ce qui était intéressant, c'est qu'on a cherché à réfléchir à la danse, à comment la transformer, à comment lui donner une part de scénographie, et de créer une âme, quelque chose qui soit une multitude de possibilités.”, explique-t-il. 

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L’autrice explique, elle, avoir eu carte blanche. “Je rencontre Gabriel, on a des discussions en vrac, à partir de quoi j'écris un texte. Il compose de la musique, on en discute. Mais voilà, texte, musique. Et ensuite, on commence à essayer des choses de danse.”


Superpoze, auteur-compositeur-interprète, alias Gabriel, confie que la “musique est à la fois celle du personnage, qui compose de la musique électronique dans sa chambre, et la musique du spectacle. Et donc elle raconte à la fois l'émotion d'un personnage, l'émotion du spectacle et l'émotion de notre rencontre, parce que c'est grâce à cette musique qu'on se rassemble, aussi, et qu'on comprend le déplacement des corps. C'est un spectacle qui est sensoriel, qui est même pop, j'ai envie de dire, dans les couleurs, dans la musique, dans la danse. C'est un récit qui est très clair, qui n'est pas conceptuel. Mais si on décide d'aller y lire... j'ai l'impression qu'on peut plonger très loin, qu'il y a toujours une couche derrière.”

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