"Paysages partagés", un spectacle de 7 heures

7 heures : c'est la durée de "Paysages partagés", le spectacle le plus long du Festival d'Avignon 2023. Emmenés en pleine nature, ceux qui y ont assisté ne savaient pas du tout à quoi s'attendre… Notre journaliste Cécile Guthleben y était, et voici à quoi ça ressemblait.

“La nature, c'est un sujet qui préoccupe beaucoup”

Pour Brut, Cécile Guthleben s’est rendue au Festival d'Avignon pour notamment se plonger dans une pièce d’une durée de sept heures. À 30 minutes d’Avignon, les premiers spectateurs retrouvent le calme et les chants des cigales. “Je suis arrivé ici et je pense que, tout de suite, j'ai eu une espèce de décharge d'endorphine, de sortir de la ville et de me retrouver un peu au calme.”, indique Gaspard, spectateur. Cette proposition artistique se veut "être autour de la nature" qui est un sujet qui “préoccupe beaucoup”, selon Stefan Kaegi, cocréateur de ce spectacle qui s’intitule “Paysages partagés”.  “Elle est en train de souffrir par l'animal qui est nous. Et on peut s'en occuper dans les théâtres ou dans les musées, où les artistes débattent et reproduisent ou représentent la nature, ou on peut y aller directement.”, continue-t-il. 

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L’idée est donc, de mettre “tout le corps en rapport avec ce qui est le non-humain” et d'inviter sept artistes à travailler différentes formes comme la musique, le cinéma, des chorégraphies ou avec les formes documentaires ou poétiques. Dans cette démarche, les technologies sont donc utilisées avec parcimonie, le moins possible finalement. “On a décidé de le faire pendant la journée, et pas pendant le soir, alors on n'a pas besoin de beaucoup de lumière “extra", mais on vit avec ce qui est imprévisible, avec le bruit des cigales, le vent qui est là ou pas, avec la chaleur et l'ombre, et tout ce qui nous entoure.”, continue-t-il. 


Tout au long de cette pièce, les sept artistes présentent leur œuvre. Dès l’arrivée des visiteurs, les artistes portugais Vitor Roriz et Sofia Dias dictent des instructions que doivent suivre les spectateurs via un casque. Un peu plus tard, les voilà en immersion totale grâce à un casque à réalité virtuelle pour une expérience d’une quinzaine de minutes, avec les images des artistes Begum Erciyas et Daniel Kotter. Le spectacle se poursuit avec un enregistrement réalisé par Stefan Kaegi sur la peur et une chorégraphie des danseurs Clément et Guillaume Papachristou. 21 h 15, voilà la dernière proposition artistique, proposée sur un écran, avec des phrases sous-titrées en français car la version originale est dans une autre langue. Ce dispositif est proposé par le collectif espagnol El Conde de Torrefiel où c'est la nature qui s'adresse aux spectateurs qui sont présents. 

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Une expérience individualiste 

Quant aux spectateurs, ils sont plutôt partagés. “Pour l'instant, on est un peu partagés, je crois. On ne sait pas trop.”, lance Loman. Pour Christelle, le concept suscite “quelques interrogations et étonnements aussi. Beaucoup de séquences se passent avec un casque audio. Je trouve que c'est un peu dommage, parce que ça isole un petit peu. Ça nous isole entre spectateurs.” Même son de cloche pour Eve :  “Ça veut être quelque chose une communion entre nous et avec l'endroit, et tout, mais c'est vrai que c'est assez individuel et individualiste comme expérience.” 


ll est 22h30, le soleil se couche et le spectacle se termine. Pour notre journaliste Cécile Guthleben, elle est comme “beaucoup de spectateurs, un peu circonspecte” devant ce qu’elle vient de voir. “Mais ce qui est sûr, c'est que c'est une expérience dont je me souviendrai longtemps.

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