Rencontre avec l’actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi

Après la diffusion d'une vidéo intime avec son petit ami de l'époque et des mois d'interrogatoires, l'actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi a dû fuir son pays et a trouvé refuge en France. Voici comment elle l'a vécu…

“Je suis très optimiste pour l’Iran, c'est une révolution, il n’y aura pas de marche arrière”


“Il y avait deux options : soit je me suicidais, soit je restais et ça allait devenir le plus grand film de ma vie”. Zar Amir Ebrahimi est actuellement à l'affiche du film "Les Survivants" de Guillaume Renusson. Originaire d’Iran, elle a fui son pays il y a 15 ans après la diffusion sur internet d’une vidéo intime avec son petit ami de l’époque. “Les premières nuits, je ne savais vraiment pas comment j’allais m'en sortir. Pour le gouvernement iranien, j’étais une actrice télé qui devait représenter leur pensée et qui a fait des bêtises. Donc il fallait que je sois punie pour donner l’exemple.”
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Cela a été 6 mois d’interrogatoires tous les jours, ils ne pouvaient pas m’arrêter ni me mettre en prison parce que j’étais assez connue. J’avais en même temps une vraie pression pour rester à la maison, m'isoler, me couper de tous mes contacts. J’essayais quand même de faire des choses derrière la caméra. Mais ils arrivaient et m’arrêtaient. Je voulais juste partir. J'avais besoin d’un visa pour partir, respirer et réfléchir, décider ce que j’allais faire pour le reste de ma vie” explique Zar Amir Ebrahimi.
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“Ce film m'a permis de faire le deuil de mon pays comme immigrée”


Dans le film “Les Survivants”, elle incarne une réfugiée afghane. Elle-même est réfugiée. Ce film a une place particulière dans sa carrière. “Je pense qu’en faisant “Les Survivants”, j'ai aussi un peu fait mon deuil. J’ai quitté mon pays il y a 15 ans. Depuis, ma vie était tellement chargée que je n'ai jamais autant pu réfléchir. Ce film m'a permis de faire le deuil de mon pays comme immigrée, pour tout ce que j’ai laissé derrière” confie l’actrice.
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Sur les manifestations qui secouent le pays depuis la mort de la jeune Mahsa Amini, pour “port de voile non approprié” le 16 septembre 2022, Zar Amir Ebrahimi indique : “Je suis très optimiste pour l’Iran. Pour moi, voir les hommes et les femmes, tous côte à côte, se battre pour la liberté, pour les droits basiques de chacun, c'est une révolution et je pense que nous n’avons jamais atteint ce point-là, je pense qu'il n’y aura pas de marche en arrière, on a tourné une page”.
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Brut.