Embarquée sur l’Adamant, la péniche-hôpital de Paris

Amarrée sur les quais de Seine, l'Adamant n'est pas une péniche comme les autres. Depuis 2010, ce centre de jour parisien accueille des patients atteints de troubles psychiques dans un cadre apaisant, pour les aider à renouer avec le monde qui les entoure. Brut est monté à bord.

Qu’est ce que l’Adamant ? 

L’adamant est un centre de jour, un lieu privilégié qui accueille des personnes atteintes de troubles psychiques, que l’on nomme à bord, les “passagers” et non pas les “patients”. Le personnel soignant est qualifié de “personnel navigant”. Cette péniche, située près du Jardin des Plantes, à Paris et sur la rive droite de la Seine, offre des soins psychologiques au quotidien, en mettant un point d’honneur sur l’intégration sociale de tous. 


C’est un lieu d'accueil, d'hospitalité, où on essaie de réunir le maximum de conditions pour qu'une rencontre puisse avoir lieu. On propose des ateliers, des collectifs, des micro-événements qui peuvent redonner un peu de familiarité là où il y a de la bizarrerie, qui peuvent relancer un peu l'art de la conversation là où on n'a envie que de se replier sur soi ou de devenir très mutique, où on peut être par la présence des autres”, indique la psychologue clinicienne Linda De Zitter.

Le quotidien en hôpital psychiatrique


Dans cette structure, les passagers sont encadrés par un personnel soignant très attentif. Médecin, infirmier, psychologue, l’équipe médicale veille à ce que chacun trouve sa place, tout en apportant des soins spécifiques individuels. “C'est un happening permanent, l'Adamant. Les gens vivent, mangent, boivent, travaillent, s'aiment ou se séparent, se brisent, se recollent et on essaie de vivre ensemble”, explique Frédéric, un patient. 

Un ex-infirmier d'une clinique psychiatrique Clinea témoigne


Un lieu qui a inspiré le réalisateur Nicolas Philibert 

Son film Sur l’Adamant est sorti ce mercredi 19 avril dans les salles françaises. Il documente la vie des passagers et du personnel navigant autour de la psychologie plus humaine que représente le lieu. “Le quotidien de cet endroit est co-inventé par les patients et les soignants. Le soin, ce n’est pas seulement donner des médicaments, des calmants, des anxiolytiques aux gens, c'est tout un ensemble. Soigner ici, ça veut dire d'essayer de renouer un lien, d'aider les patients à retrouver un lien avec le monde, au fond”, explique le réalisateur-documentariste. 


Le documentaire remporte l'Ours d'or à la 73ᵉ Berlinale. Il est notamment connu pour ses documentaires Être et avoir, qui suit une classe unique et son instituteur. Il a été présenté en sélection au festival de Cannes en 2002. 


L’Adamant, une psychiatrie plus humaine 

Dans ce lieu, le personnel soignant ne se distingue pas des patients. “Il n’y a pas de blouse blanche, il n’y a pas de signe extérieur qui permet de distinguer clairement les soignants des patients, et c'est très important. Ça raconte qu'on relève tous de la même espèce, de la même humanité”, explique Nicolas Philibert. Pour permettre des sorties à l’extérieur comme au théâtre, un bar associatif est installé à l’intérieur de la péniche. Jérôme, infirmier, y assure le service. 


Avec l’Adamant, Nicolas Philibert montre que malgré le fait que la “psychiatrie va mal”, semble “abandonnée et sacrifiée par les pouvoirs publics”, le lieu a su rester vivant. Avec cette méthode inventive et différente, l’Adamant est un endroit où “l’on continue à faire de la psychiatrie humaine”, raconte-il. 

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