Fausse couche : le témoignage de Coucou les Girls

Juliette Katz (Coucou Les Girls) a vécu une fausse couche. Voilà pourquoi elle a choisi de briser le tabou sur un phénomène qui touche près d'une femme sur quatre....

La YouTubeuse Coucou Les Girls veut briser le tabou autour des fausses-couches


Juliette Katz a fait une fausse-couche au bout de six semaines de grossesse. Elle a décidé d’en parler sur sa chaîne YouTube. Selon elle, le sujet est encore largement passé sous silence.


« Il y a eu énormément de commentaires, pas loin de 10.000. Beaucoup de femmes qui réagissaient en me racontant leur vécu. C’est la première fois en quatre ans que je fais une vidéo pour laquelle j’ai reçu autant de mails perso », s’étonne Juliette Katz. Celle que l’on connaît sous le pseudonyme Coucou Les Girls sur YouTube a fait une fausse couche au bout de six semaines de grossesse. Elle a tenu à raconter son histoire.


Entre 15 % à 20 % des grossesses confirmées par prise de sang


« Je me rends compte que je ne suis pas seule, que je pense que ces femmes-là, ça leur a fait du bien d’avoir un récit et un message comme le mien. J’ai réalisé qu’il y avait un besoin de libérer la parole à ce niveau-là, parce qu’on n’en parle pas et parce qu’elle n’est pas entendue », constate Juliette Katz. Les fausses couches concerneraient pourtant entre 15 % à 20 % des grossesses confirmées par prise de sang.


La YouTubeuse constate par ailleurs, non sans amertume, que cette problématique n’est pas suffisamment documentée. « J’ai été très en colère. Je me rendais compte qu’on n’était pas du tout, mais pas du tout informés sur ce sujet-là. Pourtant, toutes mes potes me disent : « Ma mère a fait une fausse couche, ma sœur a fait une fausse couche, j’ai fait une fausse couche… » Tout le monde, pratiquement, a fait des fausses couches. Je trouve ça dingue qu’il n’y ait pas de témoignages, qu’il y ait très peu d’articles. »


« Je crois surtout qu’on en parle pas parce qu’on nous impose d’avoir honte »


Pire : les femmes sont très souvent culpabilisées pour la fausse-couche qu’elles ont vécue, déplore Juliette Katz. « Je crois surtout qu’on en parle pas parce qu’on a honte, parce qu’on nous impose d’avoir honte. On nous dit : ‘’Ah c’est de votre faute, attention hein.’’ Je crois vraiment que si on enlevait cette honte, on en parlerait davantage. Dans ma vidéo, je dis que j’ai hésité à dire à mes amis que j’étais enceinte, parce qu’on dit tout le temps qu’il faut attendre les trois premiers mois pour être sûr… »


« Ce n’est pas la priorité quoi de savoir pourquoi on fait des fausses couches »


Enfin, la YouTubeuse dénonce la situation fréquente dans laquelle la femme ne se voit pas expliquer les raisons de sa fausse-couche. « C’est, quelque part, assez anormal pour moi que des médecins nous disent : ‘’On ne sait pas pourquoi vous avez fait une fausse couche.’’ Il y a plein de fausses couches qui passent inaperçues parce que les femmes ne s’en rendent pas compte. Il y a même des femmes qui ne se rendaient pas compte qu’elles étaient enceintes et qui ont fait une fausse couche. Il y a plein de trucs flous. Et ce n’est pas la priorité quoi de savoir pourquoi on fait des fausses couches. »


Elle poursuit : « On nous laisse toutes seules en tant que femmes dans notre caca et dans notre tristesse et dans notre colère et dans notre culpabilité et dans tout ça, parce qu’on ne nous explique pas. » Selon une étude réalisée auprès de 650 femmes par l’Imperial College de Londres, près d’une femme sur trois ayant vécu une fausse couche avant 12 semaines de grossesse se trouverait dans un état de stress post-traumatique.


Maud Le Rest


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