Les rencontres amoureuses au temps du Covid-19

Pendant le confinement, l'utilisation des applis de rencontre a explosé. Mais rencontrer quelqu'un à l'heure du coronavirus, comment ça se passe ?

Les rencontres amoureuses à l’heure du déconfinement


Avec le déconfinement, la vie amoureuse aussi reprend son cours ! On a parlé dates en période de Covid-19 avec des expertes.


Depuis le 11 mai, les Français se déconfinent progressivement. Et le dating peut reprendre ! Avec quelques précautions sanitaires toutefois. « On se retrouve en extérieur, souvent avec un masque. Ce qu’on me raconte, c’est qu’on garde le masque, qu’on marche côte à côte pendant une demi-heure et puis assez vite, on fonce chez l’un, chez l’autre. On oublie la distanciation sociale », réagit Judith Duportail, journaliste spécialisée amour et réseaux sociaux.


« Tu sens une espèce d’électricité dans l’air »


Pour la journaliste, depuis la fin du confinement, l’humeur des Français est au flirt. « J’ai l’impression que tout le monde a envie de ça. J’ai l’impression qu’il y a rarement eu autant de sourires, d’échanges de regards… Tu sens une espèce d’électricité dans l’air », constate Judith Duportail. Une sensation confirmée par les chiffres des sites et applications de rencontre : pendant le confinement, le nombre d’inscriptions a explosé. L’application Tinder a même enregistré un record de 3 milliards de swipes en une journée.


« Quasiment tous les sites et applications de rencontres se sont fendus d’un communiqué hyper enthousiaste, en disant qu’il y avait une explosion du nombre d’inscriptions et du taux d’activité. Les gens se connectent davantage, et plus longtemps », analyse Judith Duportail. Le groupe Match, qui détient Tinder, Okcupid et Meetic, a même affirmé que les conversations étaient bien plus profondes en temps de confinement.


Rencontrer quelqu’un, c’est risquer de contaminer et d’être contaminé par le Covid-19


Toutefois, rencontrer quelqu’un, c’est aussi risquer de contaminer et d’être contaminé par le Covid-19. « Il va falloir intégrer le Covid-19 à "l’éthique amoureuse". De la même manière que si on se rend compte qu’on a une MST, on prend le temps de prévenir ses partenaires sexuels précédents », prévient le médecin et sexologue Gilbert Bou Jaoudé.


Aussi invite-t-il à être conscient des risques de contamination en cas de rapport sexuel. « Le rapport sexuel est un moment qui augmente le risque de transmission. Avec le VIH et les IST, on pouvait dire, bah, “capotes” et après c’est bon, t’es tranquille. Là, on ne peut pas dire “masques” et faire l’amour. »


Trois questions à se poser avant toute rencontre


Gilbert Bou Jaoudé préconise de se poser trois questions avant d’envisager une nouvelle rencontre et un potentiel rapport sexuel : « Est-ce que je suis à risque de faire une forme grave de Covid-19 ? », « Est-ce que la région où je suis est connue pour avoir beaucoup de cas ? » et « Est-ce que les gens avec qui je vis et que je côtoie au quotidien sont à risque ? »


« Si les trois réponses sont oui, je suis un peu dans la merde sexuellement. Si les trois réponses sont non, c’est la fête du slip », s’amuse le médecin. « S’il y en a une ou deux qui sont oui ou non, c’est une décision personnelle. Je sais que je suis en train de prendre un petit risque. Le truc sur lequel j’insiste beaucoup, c’est de ne pas faire prendre de risques aux autres. »


Les risques de l’isolement sexuel et affectif


Certaines mesures d’hygiène comme prendre une douche avant un rapport sexuel et privilégier les pièces aérées peuvent aider à réduire le risque, mais celui-ci reste fort. Mais pour Gilbert Bou Jaoudé, le risque de détresse psychologique lié à l’isolement est également à prendre en compte.


« En tant que sexologue, je peux dire que quelqu’un qui se retrouve en isolement sexuel risque de se retrouver en isolement affectif. Or, l’isolement affectif plus l’ambiance anxiogène actuelle peuvent être destructeurs sur le plan psychologique », affirme le médecin. Qui conclut : « Imaginez quelqu’un qui s’est mis en télétravail. Il ne va pas voir sa famille parce qu’un des parents est à risque. Il est seul ou elle est seule, célibataire, depuis des mois. Il y a de quoi péter un plomb. »


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