Noémie est devenue éleveuse de cochons bio dans le Gers

Noémie a quitté son emploi à Londres pour devenir éleveuse de cochons bio. Et pour proposer des produits de qualité à des prix raisonnables, elle fait tout elle-même. Son quotidien dans son élevage dans le Gers, c'est ça.

”Il y a eu un processus de déconnexion d'avec l'animal”


“Il me coûte dix fois plus cher à élever qu'un cochon rose en intensif. Donc il faut vraiment être motivé de faire différemment.” Noémie Calais est éleveuse de cochons noirs dans le Gers. Elle a décidé de se tourner vers le bio, pour promouvoir une agriculture et un mode de vie plus sain. Elle a écrit un livre sur ce sujet, Plutôt Nourrir - L'appel d'une éleveuse. Ainsi, Noémie souhaite vraiment apporter un meilleur cadre pour les cochons, et de la viande de qualité supérieure pour les consommateurs.
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“J'ai envie de faire différemment, de faire quelque chose de sain”


“En fait, le cochon noir est originaire d'ici, de Gascogne, et il a une croissance très, très, très, très, très lente. Il lui faut douze mois pour arriver à maturité, alors qu'un cochon industriel, ça va être six mois grâce aux progrès de la sélection génétique. C'est un cochon qui va pas être hyper prolifique, donc là où une portée de cochons sélectionnés en industrie, ça va être quatorze porcelets, elle va plutôt en faire sept en moyenne”, explique Noémie.
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Avant de devenir éleveuse, Noémie travaillait à Londres dans un petit cabinet de conseil en développement international. “J'avais des soucis de santé qui étaient liés à plein de polluants autour de moi et je me suis dit: je n'ai pas envie de contribuer à ce monde-là dans lequel on a une alimentation qui est pleine de produits chimiques, de perturbateurs endocriniens, etc. J'ai envie de faire différemment, de faire quelque chose de sain”, détaille-t-elle.
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“Il faut reprendre conscience de cette mort”


Malgré le coût de cet élevage, Noémie arrive à vendre ses produits à des prix raisonnables. Pour pouvoir se faire un bénéfice, l'éleveuse s’occupe de toute la transformation de la viande jusqu’à son produit. “Je fais ma boucherie moi-même, je fais toute la découpe, je fais la charcuterie et je m'assure de faire la vente derrière, je n'ai pas à payer de gens comme ça, pour faire le commerce. Et ça me fait des viandes qui sont de très, très bonne qualité et qui sont à un prix très, très raisonnable, beaucoup moins cher qu'à Paris, évidemment, et moins cher qu'en boucherie aussi, généralement.”
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Pour l’éleveuse, il faut arrêter l’élevage intensif pour reprendre conscience de la valeur des animaux. “Tout au long du 20e siècle, il y a eu un processus de déconnexion d'avec l'animal. Donc, quand tu es face à un morceau de viande, maintenant, grâce à tout ce travail industriel qui a été fait pendant un siècle, tu ne sais plus quel est l'animal derrière, et donc tu vas te retrouver face à des gens qui vont dire: ‘Ah là là, vous avez un animal, vous le tuez, mais c'est horrible.’ Oui, mais en fait, nous, on tue le moins possible, vraiment le moins possible, juste ce qu'il faut, parce qu'il faut des animaux dans nos campagnes. Et en fait, on reprend conscience de cette mort-là et on ose la regarder en face.”
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