Le droit à l'avortement, un droit qui recule aux États-Unis

C'était un droit protégé par la Constitution américaine depuis 1973, assurant aux femmes l'accès à l'avortement. Pourtant, en moins d'un an, 14 États l'ont rendu illégal. Voici l'histoire d'un droit qui recule.

L'histoire d'un droit qui recule aux Etats-Unis


Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis indiquait qu’il s’agissait de la première fois dans l'histoire du pays qu'un droit constitutionnel est retiré au peuple américain. Le 24 juin 2022, la Cour suprême américaine annule un arrêt historique : l'arrêt Roe versus Wade. Cet arrêt, il garantissait l'accès à l'avortement pendant les 3 premiers mois de grossesse sur tout le territoire américain. Mais désormais, chaque État américain la possibilité d'autoriser ou d'interdire l'avortement. Selon Kate Smith, planned Parenthood, dans 13 États, des lois de déclenchement sont déjà prêtes. “C'est comme ça qu'ils font : ils ont déjà des lois qui rendent l'avortement illégal.

Audrey Diwan raconte l'histoire d'un avortement clandestin


Immédiatement après la décision de la Cour suprême, l'État du Missouri est le premier des États américains à interdire complètement l'IVG. “Ici, dans le Missouri, la voix du peuple a déjà clairement indiqué que les habitants respectent le caractère sacré de la vie. C'est avec humilité que je participe à cet événement en étant le premier procureur général du pays à mettre effectivement fin à l'avortement.”, explique Eric Schmitt, procureur général du Missouri.

Valérie raconte son avortement clandestin


Le 27 juin.2022, dans de nombreux Etats américains, des batailles judiciaires s'ouvrent entre pro et anti avortement. En Louisiane, une juge décide de suspendre les lois qui interdisent aux femmes d'avorter, au moins jusqu'au 8 juillet. Mais ces lois finissent par entrer en vigueur. Jeff Landry, procureur général de Louisiane indique alors que “les cliniques d'avortement qui opèrent aujourd'hui dans l'État de Louisiane sont désormais illégales au regard des lois et de la constitution de cet Etat. Et si elles continuent à fonctionner, elles le font à leurs risques et périls. Tant les médecins que les cliniques.

Au Texas, les cliniques pro-avortement menacées de fermeture


Le 25 août 2022, des lois dites “de déclenchement” entrent en vigueur dans l'Idaho, au Texas et dans le Tennessee. Lina Hidalgo, juge du comté de Harris, indique que : “la loi de déclenchement texane est entrée en vigueur. Cela signifie que l'avortement est interdit à partir du moment de la fécondation et que toute personne pratiquant un avortement peut être accusée d'un crime, la peine pouvant aller jusqu'à la prison à vie.

Une Américaine raconte son avortement clandestin en 1965


Suspension de la mise sur le marché de la mifépristone


Le 13 avril 2023, le gouvernement américain saisit en urgence la Cour suprême après qu'un juge fédéral a suspendu l'autorisation de mise sur le marché, dans l'ensemble du pays, de la mifépristone, la molécule utilisée dans les pilules abortives. Pour Amelia Bonow, cofondatrice de Shout Your Abortion, “ces médicaments sont le meilleur moyen dont nous disposons pour compenser l'impact de la législation anti-choix.” Ces restrictions prévoient de limiter l'utilisation de la pilule abortive aux 7 premières semaines de grossesse, contre 10 auparavant. Elles interdisent aussi l'envoi de cette pilule par la poste. 

Clémentine Galey brise le tabou sur l’IVG


“Il y a cinq jours, un tribunal fédéral de l'État du Texas a décidé de bloquer l'accès aux médicaments abortifs dans tous les États du pays. Si cette décision est maintenue, elle crée ce qui pourrait très justement être considéré comme une interdiction nationale, concernant au moins, selon nous, la moitié des femmes qui, lorsqu'elles cherchent à se faire avorter, le font au moyen de médicaments abortifs.”, expliquait Kamala Harris. Le même jour, le gouverneur de la Floride, Ron De Santis, signe une loi interdisant les avortements au-delà de 6 semaines de grossesse sauf en cas de viol ou d'inceste. Mais les victimes doivent présenter des documents officiels afin de pouvoir prétendre à une IVG. Cette loi, elle vient renforcer une première série de restrictions entrée en vigueur en juillet 2022 et qui limitait notamment le droit à l'avortement à 15 semaines de grossesse.

Des messages anti-avortement ont été collés sur les Vélib’.


Le 21 avril 2023, la Cour suprême américaine décide de maintenir l'accès à la mifépristone. Mais cette décision est temporaire, car de nouvelles décisions judiciaires sont attendues. Quelques jours plus tard, le 24 avril 2023, le gouverneur du Dakota du Nord, signe une nouvelle loi interdisant tous les avortements “dès la conception”. Des exceptions sont prévues en cas de risque grave pour la santé de la mère, et l'avortement reste possible jusqu'à 6 semaines de grossesse en cas de viol ou d’inceste. Les médecins qui pratiquent un avortement en dehors de ces conditions de prison encourent jusqu'à 5 ans. Depuis le 24 juin 2022, 14 États américains ont interdit l’avortement. Il s'agit de l'Alabama, de l'Arkansas, de l’Idaho, du Kentucky, de la Louisiane, du Mississippi, du Missouri, de l'Oklahoma, du Dakota du Nord et du Dakota du Sud, du Tennessee, du Texas, de la Virginie-Occidentale et du Wisconsin.

L’avortement raconté par celles qui y ont eu recours


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