600 carcasses de dauphins découvertes depuis janvier sur la côte atlantique

Pendant ce temps-là, 600 carcasses de dauphins, victimes accidentelles de la pêche, ont été découvertes depuis janvier sur la côte atlantique. Dans cette région, c'est la survie d'une espèce protégée qui est menacée.

Sur la côte atlantique, les dauphins meurent par centaines


Ces mammifères se retrouvent piégés puis asphyxiés dans les filets de pêcheurs. L’ONG Sea Shepherd tente d’alerter.


Sur les plages de l’ouest de la France, chaque jour de février, des activistes de l’ONG Sea Shepherd comptent le nombre de dauphins échoués. Plus de 600 cadavres de dauphins ont été retrouvés depuis début décembre. 95 % de ces dauphins portent des traces d’accidents de pêche, selon l’ONG. Les mammifères ont notamment des traces de filet et les nageoires découpées. Cinq fois plus de dauphins ont coulé.


« C’est une hécatombe »


Ce phénomène est devenu habituel en cette période de l’année : depuis les années 1990, entre janvier et avril, le taux de dauphins échoués est 30 fois supérieur à la normale. « Le bar est en pleine période de reproduction, alors tous les bateaux viennent sur les zones de frayères, là où se trouvent aussi les dauphins, puisqu’ils chassent avec les bars. C’est une hécatombe », détaille Lama Essemlali, présidente de Sea Shepherd France>dauphins échoués. Plus de 600 cadavres de dauphins ont été retrouvés depuis début décembre. 95 % de ces dauphins portent des traces d’accidents de pêche, selon l’ONG. Les mammifères ont notamment des traces de filet et les nageoires découpées. Cinq fois plus de dauphins ont coulé.


« C’est une hécatombe »


Ce phénomène est devenu habituel en cette période de l’année : depuis les années 1990, entre janvier et avril, le taux de dauphins échoués est 30 fois supérieur à la normale. « Le bar est en pleine période de reproduction, alors tous les bateaux viennent sur les zones de frayères, là où se trouvent aussi les dauphins, puisqu’ils chassent avec les bars. C’est une hécatombe », détaille Lama Essemlali, présidente de Sea Shepherd France(target="_blank").


L’Observatoire Pelagis estime que 11.500 dauphins sont morts des suites d’une capture accidentelle par des pêcheurs en 2019. C’est trois fois plus qu’en 2017, et c’est aussi le record absolu sur ces 30 dernières années. L’observatoire interprète cette situation par une intensification de l’effort de pêche. Sans changement majeur, c’est toute l’espèce de dauphins présents sur la côte atlantique - le dauphin commun - qui est en danger. D’après l’Observatoire Pelagis, d’ici 50 à 100 ans, avec les mêmes niveaux de prélèvement, cette espèce disparaîtra du golfe de Gascogne.


Les dauphins se retrouvent pris puis asphyxiés dans les filets


« C’est une espèce protégée. Mais aujourd’hui, on n’est pas du tout dans une situation où on la protège, parce que les mesures prises ne sont pas assez courageuses », assure Sophie Mjati, chargée de mission à France Nature Environnement. Dans le golfe de Gascogne, on compte environ 200.000 dauphins communs. La loi interdit de les capturer ou de les tuer, mais tolère les accidents de pêche dont ils sont victimes. Les pêcheurs ont, quant à eux, l’obligation de déclarer les prises accidentelles.


C’est principalement la technique de pêche au chalut pélagique qui est visée. Elle consiste à remorquer un large filet entre la surface et le fond des eaux, capturant ainsi tous les poissons sur son passage. Les dauphins sont des mammifères, ils ont donc besoin de remonter à la surface pour respirer. Ils se retrouvent ainsi pris, puis asphyxiés dans les filets de pêche.


Un risque de décrédibilisation de la profession de pêcheur


Depuis le début de l’année cependant, des « pingers » sont testés sur certains bateaux. Ces répulsifs acoustiques émettent des ondes pour éloigner les dauphins. Ils permettraient de limiter de 65 % les captures de cétacés sur tous les bateaux de pêche. Face à l’augmentation des décès et sans mesure efficace, dès l’année prochaine, une partie des bateaux pourraient ne plus avoir le droit de se rendre dans les zones les plus touchées entre janvier et avril.


De son côté, le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins se dit ouvert au dialogue avec les scientifiques et les ONG pour réduire les captures accidentelles. Mais il exige des garanties de poursuite d’activité pour les professionnels. Il pointe notamment un risque de décrédibilisation de la profession, qui essaie de faire le maximum pour réduire le phénomène.


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