Par quoi remplacer l'huile de palme ?

Pâte à tartiner, chips, plats préparés... Elle est produite en quantités massives pour les besoins de l'agro-alimentaire. Mais pourrait-on se passer d'huile de palme ?

Par quoi remplacer l'huile de palme ?


C'est la matière grasse la moins chère et l’une des plus neutres en termes de goût. Mais elle participe à la déforestation croissante des terres où elle est produite.


Responsable de déforestation, d'érosion des sols, de fortes émissions de gaz à effet de serre… L'huile de palme est l'huile la plus produite à travers le monde. Elle représente 35 % des huiles végétales consommées.


La matière grasse affichant le meilleur rendement


Elle est très appréciée par les industriels, car c'est la matière grasse la moins chère, l'une des plus stables, des plus neutres en termes de goût et celle affichant le meilleur rendement : 1 hectare de palmiers à huile permettrait de produire 4,08 tonnes d'huiles, contre 0.60 tonnes pour le colza et 0.36 tonnes pour le soja.


« Sachant que les autres cultures oléagineuses requièrent jusqu’à neuf fois plus de terres que l’huile de palme pour la même production, le remplacement de cette dernière par d’autres cultures augmenterait significativement la surface terrestre totale utilisée pour la production d’huiles végétales afin de satisfaire la demande mondiale », affirme l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).


La déforestation croissante mettrait en danger 193 espèces menacées


Les substituts ont aussi d'autres inconvénients. L'huile de tournesol, portée à haute température, produit des acides gras « trans » qui peuvent être à l’origine de cancers et de maladies cardio-vasculaires. Tandis que l'huile de colza peut provenir d'OGM, tout comme l'huile de soja, qui peut aussi être la cause de déforestation.


La Malaisie et l'Indonésie concentrent 85 % de la production mondiale d'huile de palme. Là-bas, la déforestation croissante liée à cette production mettrait en danger 193 espèces considérées comme « menacées », à l'image des orangs-outangs, des gibbons, des tigres…


Remplacer l'huile de palme par une autre matière grasse ne ferait que déplacer le problème


Toutefois, à grande échelle, remplacer l'huile de palme par une autre matière grasse sans changer les modes de consommation ne ferait que déplacer le problème, selon plusieurs rapports. « Si nous l’interdisons ou la boycottons, d’autres huiles, plus gourmandes en terres, prendront très certainement sa place. L’huile de palme est là pour durer, et nous avons de toute urgence besoin de mesures concertées pour rendre sa production plus durable », affirme Inger Andersen, directrice générale de l’UICN.


Depuis 2004, la Table ronde pour une huile de palme durable (RSPO) rassemble des ONG et des producteurs pour permettre la production d’une huile de palme respectueuse de l'environnement. En 2017, 12,2 millions de tonnes d'huile de palme ont obtenu ce label, soit 19 % de la production mondiale.


Le mieux reste de réduire sa consommation de produit transformés


Ce label est pourtant remis en question par plusieurs ONG, comme l'explique Frédéric Amiel de Greenpeace : « Cette carte, c'est une concession indonésienne labellisée RSPO. On voit plusieurs départs de feu. Ces départs de feu sont le signe qu'il y a des activités. Aujourd'hui, une huile de palme produite au dépend de la forêt ne peut pas être considérée comme durable. »


Compliqué de s'y retrouver pour le consommateur… Une grande partie de l'huile de palme est par ailleurs utilisée dans l'agroalimentaire. Pour diminuer son impact sur la planète, le mieux reste donc de réduire sa consommation de produit transformés, souvent trop gras.


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