Sur les traces du blaireau, le petit ours de nos campagnes

"Il a une connotation assez négative et péjorative, alors que c'est un animal qui est vraiment attachant, qui est sympathique comme tout." On a suivi Yann sur les traces du petit ours de nos campagnes, le blaireau.

Est-ce que les blaireaux sont agressifs ?

Ça fait plus de 20 ans que je m'intéresse à la faune sauvage et j'ai une petite préférence et affection pour un animal qui est le blaireau.” Yann Lebecel est vidéaste et fondateur de Blaireau & Sauvage. Brut l’a suivi à la trace du blaireau, un animal qui “a une connotation assez négative et péjorative, qui est vraiment attachant, qui est sympathique comme tout” explique le créateur de vidéos. “Le blaireau, on l'appelle le petit ours de nos campagnes. C'est notre ours à nous. Ça lui avait d'ailleurs valu d'être classé parmi la famille des ursidés par le naturaliste Carl von Linné, qui a établi la première classification des êtres vivants au monde. Mais en fait, malgré son allure d'ours, c'est un mustélidé comme la martre, la fouine, la belette”

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Où se cachent les blaireaux ?

Les blaireaux vivent en groupe. On parle de “clans”. Un même groupe utilise plusieurs terriers, creusés sous la terre. “Il y a le terrier qui est le plus gros, c'est le terrier principal. Et puis il y a plein de petits terriers à côté. En fait, sous terre, il y a un énorme réseau de galeries et de chambres, et les terriers sont utilisés de génération en génération, donc ça fait des dizaines et des dizaines d'années” décrit Yann Lebecel. L’animal vit essentiellement la nuit, à l’exception de l’été, où les nuits sont plus courtes, et où il est possible de l’observer de jour. 

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Les portées, ça va de un à six. Deux ou trois, le plus souvent. Quand ils sont encore petits, les blaireaux restent aux abords du terrier. Ils ne suivent pas les adultes dans la recherche de nourriture. Ils vont être nourris avec de la nourriture régurgitée par la femelle de temps en temps au cours de la nuit. Et puis, ils vont trouver aussi de la nourriture aux abords du terrier. Et ensuite, dans un mois ou deux, ils vont suivre les adultes, en quête de nourriture”

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C'est une espèce de grosse colocation, les clans de blaireaux”

Durant la nuit, “la première chose qu'ils font, généralement, ils sortent et ils vont se gratter, s'épouiller, pour se débarrasser des parasites, de la terre qu'ils peuvent avoir dans le pelage. Et ils vont le faire soit tout seul soit en groupe. C'est la seule activité qu'ils vont faire de manière collective. Tout le reste des activités, la recherche de nourriture, l'entretien du terrier, etc., ils vont faire tout ça de manière totalement indépendante les uns des autres. C'est une espèce de grosse colocation, les clans de blaireaux” déclare Yann Lebecel. 


Un animal encore chassé en France

Pour le vidéaste, il est essentiel de “protéger toutes les espèces autochtones. Je me suis investi pendant longtemps dans des associations d'étude et de protection de la nature. Et puis j'étais toujours un peu frustré… de voir que les projets sur le blaireau n'étaient pas forcément une priorité. C'est pour ça qu'il y a cinq ans, j'ai créé une association qui s'appelle Blaireau & Sauvage et qui a pour but à la fois de mieux connaître l'espèce, puisque souvent le public a un a priori négatif, et d'essayer de mieux protéger le blaireau, parce qu'il n'y a aucune raison aujourd'hui de continuer à le chasser. Le blaireau est chassé par ce qu'on appelle la “vénerie sous terre", qui consiste à aller chercher les blaireaux au fond de leur terrier, en creusant les terriers et en allant les saisir avec des pinces, pour les tuer”. 

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Le blaireau n'est absolument pas consommé, donc en fait, le blaireau est laissé sur place une fois qu'il est tué. Et puis les chasseurs amènent tout un tas d'arguments: que ça fait des dégâts, des maladies, etc. Mais si on analyse ces arguments de manière assez rigoureuse, on s’aperçoit très rapidement qu'ils sont basés uniquement sur une méconnaissance de l'espèce, des vieilles croyances. Par exemple, en Belgique, ça fait plus de 30 ans que le blaireau est protégé et donc pas chassé. Et en fait, il n'y a pas plus de problèmes qu'en France et le peu de problèmes que les blaireaux peuvent poser ne sont pas du tout en augmentation, même sans chasse du tout du blaireau depuis 30 ans” conclut Yann Lebecel. 

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