6 conseils pour réussir son bac de philo

"Ce n'est pas une légende : en général après l'introduction, les correcteurs savent la note qu'ils vont vous mettre." Voici 6 conseils pour réussir son bac de philo, avec Charlotte Peytour, créatrice du média Élévations consacré à la philosophie.

S'immerger dans le sujet 

Alors que les épreuves du baccalauréat débutent après demain, le mercredi 14 mai 2023, Charlotte Peytour, créatrice du média Élévations, consacré à la philosophie vous livre ses conseils pour réussir l'une des épreuves les plus appréhendées des futurs bacheliers, la philosophie.  

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L’écrivain français Gustave Flaubert disait “Pour que quelque chose soit intéressant, il suffit de le regarder longtemps”. Cette vision peut facilement se transposer dans la philosophie pour Charlotte Peytour : “Vous avez 4 heures, donc vous avez le temps de trouver ça intéressant”. Pour commencer, la philosophie requiert une prise de temps, de recul pour réfléchir au sujet et à la question posée. “Il faut proposer une réponse longue et passionnante à une question courte, souvent bizarre, et qui peut paraître carrément incompréhensible”, explique Charlotte Peytour. L’objectif est de prendre au sérieux la question. Charlotte Peytour donne pour exemple l’explication d’une œuvre d’art. Le sujet peut paraître au premier abord difficile mais pensez à une œuvre d’art ou une musique que l’élève apprécie peut permettre de débloquer la question. “À quoi bon l'expliquer? Est-ce qu'une musique s'explique ou est-ce qu'elle ne se ressent pas? Est-ce qu'elle ne se perçoit pas, plutôt? C'est ça, la philosophie. Ce n'est pas plus compliqué que ça. C'est vraiment se poser la question, prendre au sérieux le sujet. C'est à partir du moment où on met en route son cerveau, où on prend cinq à dix minutes juste en regardant le sujet qu'on va commencer à avoir des idées, à réfléchir”, explique Charlotte Peytour. 

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Réciter ses cours par cœur, sans même apporter sa réflexion personnelle est souvent le problème auquel se confrontent les correcteurs. “C'est cette démarche d'essayer de définir, d'essayer de poser les enjeux qui est importante. Il vaut mieux essayer et faire quelque chose d'un peu bancal que d'arriver en se disant que le sujet ressemble à quelque chose déjà fait. Ça, c'est sanctionné. Alors qu'à l'inverse, simplement se confronter et montrer qu'on essaye de se poser des questions, ça, c'est valorisé”. 


Le hors sujet, le pire ennemi des étudiants 

Une chose est sûre pour Charlotte Peytour, si le devoir est hors sujet, l'élève sera pénalisé par une notation en dessous de la moyenne. Pour éviter ce problème, il est indispensable de s'intéresser à tous les termes, en même temps. Pour une problématique par exemple sur : ‘Est-ce que la technique nous libère-t-elle ?’, les mots ‘technique’ et ‘libération’ doivent impérativement figurer dans toutes les parties du devoir et de manière simultanée. “Il ne faut pas faire une partie sur la technique et une partie sur la liberté. Là, on est vraiment dans le hors sujet total. Les trois parties doivent répondre complètement à la question avec les deux termes”, indique Charlotte Peytour. 

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À noter que les références ne sont pas la base d’un devoir. Même si le correcteur ne s’attend pas à des citations de Platon, Kant, Aristote, des références philosophiques sont tout de même espérées, mais adaptées à votre réflexion. “Il vaut mieux faire quelque chose qui s'appuie sur des références classiques. Ça ne veut pas dire que de la philosophie, le cinéma peut aussi faire partie des références classiques, complètement. Simplement, privilégiez un film primé ou un film qui date d'un peu plus de dix-quinze ans, on va dire, plutôt qu'une comédie sur Netflix la veille. C'est pas pareil de citer une comédie française qui vient de sortir, The Truman Show ou Matrix, qui, eux, sont des films qui ont un intérêt philosophique reconnu dans la communauté des philosophes”. 

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Sur les réseaux sociaux, on voit de plus en plus d’élèves citer du rap dans leur devoir. Pour Charlotte Peytour, inclure son rappeur préféré dans son devoir n’est pas forcément recommandé si on n’est pas sûr de son travail. “On ne sait pas qui va vous corriger. Peut-être qu'on va tomber sur quelqu'un qui est un peu conservateur, et je peux le comprendre, et qui préfère avoir des références classiques. Si on fait une dissertation incroyable, on peut citer Booba, oui, mais il faut être assez sûr de soi et avoir assez travaillé sur Booba avant, pour être capable de se dire : je fais une analyse philosophique de Booba et je m'appuie sur lui d'une manière intelligente. Pour les élèves qui sont plutôt dans le ventre mou ou plutôt faibles, je ne le conseille pas”. 

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Autre conseil : soigner son introduction. Souvent, les correcteurs savent plus ou moins la note qui va être attribuée à l’élève après la fin de la lecture de l’introduction. Pourtant, Charlotte Peytour relève souvent un problème dans ce début de texte, les introductions trop courtes. “Ils partent du principe que le correcteur le sait déjà, que c'est des évidences, et donc ils se disent qu’en deux phrases, c'est bon et on peut passer à l’annonce du plan. Non, ce qui est important, c'est d'avoir une introduction qui est structurée. Il faut que dans votre introduction, il y ait la définition des termes du sujet et votre problématisation. J'insiste sur le mot problématisation, parce que tout le monde se focalise sur la problématique, c'est-à-dire la question. Or, elle est assez secondaire. Ce qui est important, c'est que le correcteur voit votre raisonnement et l’introduction est réfléchie”. 

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“L’explication de texte n’est pas plus facile”

Loin d’être une épreuve plus aisée que la dissertation, l’explication de texte est un exercice technique qui demande un certain entraînement et une affinité avec le texte pour se lancer. Dans cet exercice, éviter les paraphrases est indispensable. “La paraphrase, c'est le fait de redire, en moins bien évidemment, ce que l'auteur dit dans le texte. Il y a une astuce qui est toute bête, ‘vous prenez les mots importants du texte et vous les entourez. Si l'auteur parle de la notion de nature, vous la prenez, vous l'entourez et vous essayez de la définir dans le corps de votre explication de texte. Comme ça, vous expliquez réellement le texte à quelqu'un qui ne l'a pas lu. Vous apportez des éclairages, des explications, des conceptualisations’. Et c'est en ça que cet exercice est technique et que souvent, se dire, comme beaucoup d'élèves le font, ‘je prends l'explication parce que je ne suis pas bon en philo’, ce n'est pas forcément la bonne stratégie

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