Si les patrons étaient interviewés comme des patronnes

En interrogeant des patrons comme des patronnes, le collectif Sista et le fonds Mirova Forward ont choisi l'humour pour mettre en lumière le sexisme des questions posées aux femmes dirigeantes. Voici des séquences inédites de ces interviews, et ce qu'elles révèlent…

“Faire carrière dans le shopping, c’est un rêve de petit garçon ?”


“On ne s’attendait pas du tout à ce que ça marche autant. On espérait pouvoir interpeller” explique Anne-Claire Roux, directrice générale de Mirova Forward. Dans une vidéo humoristique, le collectif Sista et le fonds Mirova Forward ont posé à des chefs d’entreprise français les mêmes questions que celles qui sont posées de manière récurrentes aux femmes afin de dénoncer leur sexisme. Parmi les questions : “C’est très rare d’occuper de telles fonctions pour un homme de votre âge, quels commentaires avez-vous reçu ?”, “Vous doutez certainement tous les jours : comment gérez-vous le syndrome de l’imposteur ?”, ou encore “Faire carrière dans le shopping, c’est un rêve de petit garçon ?”
Le sexisme en écoles de commerce


Ont notamment été interviewés Nicolas Hieronimus, directeur général de L’Oréal, Xavier Niel, fondateur d’Iliad - Free et François-Henri Pinault, président directeur général de Kering. “Certains nous ont dit que c’était l’une des interviews les plus difficiles à laquelle ils ont dû répondre” précise Anne-Claire Roux avant d’ajouter : “L’enjeu était triple : interpeller les journalistes et les médias pour qu’ils prennent conscience de leur rôle dans les questions posées de manière différenciée aux hommes et aux femmes ; faire prendre conscience aux hommes de ce que c’est que d’être à la place des femmes et faire prendre conscience aussi aux femmes que finalement on n’a pas à répondre à ces questions, on peut aussi refuser d’y répondre”*. Plus encore, pour la directrice générale, l’idée globale, “c’est de montrer que ces biais de traitements médiatiques des femmes dirigeantes ont un impact aussi sur la parité, sur l’accès aux financements, etc.”
Un an après "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste"


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Brut.