Emprisonné en Sibérie et victime d'un complot, Yoann Barbereau raconte son évasion
Piégé et arrêté chez lui par les services de renseignement russes, Yoann Barbereau a vécu 71 jours de prison en Sibérie avant de réussir à s’évader. Il raconte.
Emprisonné en Sibérie, Yoann Barbereau raconte son évasion
Le Français a été accusé à tort du viol de sa fille, emprisonné puis assigné à résidence. Il raconte son histoire dans un livre, « Dans les geôles de Sibérie ».
Le Français Yoann Barbereau travaillait à l'Alliance française à Irkoutsk, en Russie. Le 11 février 2015, il est arrêté chez lui. L’ordre d’arrestation émanerait du FSB : les services de renseignement russes. Après 71 jours en prison, Yoann Barbereau est assigné à résidence à Irkoutsk. ll s’enfuit, usurpe une fausse identité et rejoint l'ambassade française à Moscou en covoiturage.
Le 8 novembre 2017, il débarque en France par avion. Le lendemain, il est invité sur le plateau d'Envoyé spécial. Sur le plateau, il nie être un agent secret, mais reconnaît que même s’il en était un, il dirait non quand même. Il a sorti un livre pour raconter sa cavale rocambolesque. Pour Brut, il raconte.
« On a trafiqué mon ordinateur, on l'a utilisé pour publier des images criminelles »
Ce matin-là, je suis arrêté par des hommes cagoulés de manière très violente, sous les yeux de ma fille. C'est le petit-déjeuner, et je ne comprends pas. Je suis menotté, on me met une cagoule noire sur la tête. Je me demande qui sont ces hommes et si on n'est pas dans une scène d'exécution. Alors j'essaie de comprendre : qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Rapidement, je vais comprendre que ce sont des agents du FSB, les successeurs du KGB.
Dans un premier temps, je suis accusé de diffusion de documents pédo-pornographiques. Rapidement, je vais être accusé du viol de ma propre fille. C'est une accusation montée de toutes pièces. On a trafiqué mon ordinateur, on l'a utilisé pour publier des images criminelles et ensuite, sur cette base-là, on a inventé cette accusation. Je sais que ce que je suis en train de vivre : c'est un Kompromat. Kompromat, ça veut dire dossier compromettant : quelqu'un essaie de m'éliminer en utilisant contre moi un dossier compromettant.
« On m'attache les mains à des barreaux et on me frappe au niveau des testicules »
Je suis jeté en prison. Je vais y rester 71 jours. Le plus dur, c'est de vivre à 10 dans 25, 30 m2, dans des conditions sanitaires difficiles. La puanteur est là, les toilettes sont à côté… Surtout, on survit au milieu de bandits, de mafieux, de criminels de haut vol pour certains. Et j’ai gravé sur mon front l'article 132, l'article des violeurs, l'article qui dit que j'ai peut-être violé un mineur.
En prison, les violences peuvent venir des co-détenus, mais elles viennent surtout des gardiens. J'ai connu cette violence-là, en particulier le 14 février, le jour de la Saint-Valentin. Ce sont des gardiennes de prison qui s'amusent, qui rigolent, qui boivent et qui font sortir les détenus les uns après les autres. À un moment, je suis extrait de la cellule. On m'attache les mains à des barreaux et on me frappe au niveau des testicules. Le but, c'est que les détenus soient obéissants, c'est de l'intimidation, du dressage, et c'est pour casser systématiquement la volonté.
Un papier d’aluminium pour couper le signal du bracelet électronique
Quand je suis assigné à résidence, je passe par de grands moments d'abattement. Je peux tomber dans l’alcool, puis je me reprends et je me dis qu’il faut sortir de cette situation, il faut s'évader. J'utilise un papier d'aluminium, dont je recouvre mon bracelet électronique. Ça coupe le signal. Immédiatement, normalement, quelqu'un doit réagir et venir m’arrêter, ou voir où je suis. Mais je constate que le dimanche, lorsque je place du papier aluminium autour de mon bracelet, ça ne déclenche aucune réaction pendant au moins quatre ou cinq heures. Donc si je m'évade un dimanche, je peux avoir quatre ou cinq heures d'avance sur mes poursuivants.
Je rejoins l’ambassade française à Moscou. Les diplomates craignent évidemment un incident diplomatique, donc ils entrent discussion avec les Russes. Le risque, à terme, c'est que ma situation devienne publique. Les Russes ont averti : « Le jour où, publiquement, on révèle que Yoann Barbereau est au sein de l'ambassade, alors nous ferons le siège de l’ambassade, et jamais il ne sortira. » Je décide de sortir de l'ambassade, donc de déjouer le système de sécurité, de sortir et de traverser la frontière. Pour ça, je me suis préparé, j'ai étudié les cartes satellites pendant des mois. J'ai repéré un point où je peux passer en Estonie.
« Ce que craignait le FSB, c'est que tout finisse dans un livre »
Je sors, et une amie russe m’aide. Ce que je n'ai pas dit, c'est que dans chacune de mes fuites, les véritables héros, ce sont mes amis russes. Ils ont pris des risques pour m’aider au nom de l'amitié et de la fraternité. Ce que craignaient le plus les hommes que j'avais sur le dos, le FSB, c'est que tout finisse dans un livre. Mais ce livre, j'ai fini par l'écrire. J'ai commencé en prison. J’ai inscrit sur mes petits cahiers verts « Dans les geôles de Sibérie », et c'est le titre de ce livre. Il leur est dédié.
Dans le livre, les passages où je m'enfuis, je les ai écrits à la troisième personne. Je suis sorti hors de moi. J’étais un personnage du roman que j’étais en train d'écrire. Je l'ai vécu comme ça, et c'est ça qui m'a aidé, je crois. Ce que j'ai écrit dans le livre est absolument vrai. Je n'invente rien, je ne romance jamais. En revanche, se prendre pour quelqu’un d’autre au moment où on est en train de vivre des expériences traumatisantes et difficiles, ça peut être une aide, ça peut être une force.
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538 commentaires
Bruno L.
02/08/2020 04:25Dit il l'a vérité mister avec les médias
Mélanie M.
26/07/2020 08:32Guillaume Debailly
Iman B.
25/07/2020 09:00Non mais regarde c’est scofield
Kadid A.
24/07/2020 20:52Ça sonne faux
Rudylan N.
24/07/2020 08:45le gars il a étudie des cartes satellites pour savoir qu'il pouvait passer en Estonie mdr
Kevin B.
23/07/2020 19:53Voilà, ce sont des prisons comme sa qu'il nous faut en France !
Auguste L.
21/07/2020 09:33je ne crois pas du tout à votre drôle d’histoire que vous nous racontez il n’y pas de fumée sans feu,surtout le service de renseignement russe l’a introduit des images pedo +viol de votre fille comme motif d’arrestation même la Corée du Nord ne fait pas ça si vous êtes bien clean.
Dylan P.
20/07/2020 19:35bien notre genre sa!
Denys M.
19/07/2020 11:53Il avait le champ libre pour ce sauver comprendra qui voudra très difficile quand même de se sauver là où il était et surtout en russe
Doumbia A.
19/07/2020 11:51Yoann ne dit pas tout.
Patrick T.
17/07/2020 23:01Je pense qu il a ete exfiltre par les services Francais... .
Tibo F.
15/07/2020 10:39Le détachement de personnalité lors de traumas peut causer chez les personnes présentant une fragilité émotionnelle ou psychologique la création de alter ego et mener au TDI (Trouble Dissociatif de l'identité) bien que cela soit plus enclin à se produire sur des personnes jeunes Voila voilà la bonne tartine de culture mdr
Lucas A.
14/07/2020 16:54Il est pas un peu mytho?
Chris T.
12/07/2020 05:45Malotru !!!
Sean P.
10/07/2020 09:25Pour un membre de l’alliance française il a l’air de s’y connaître en matière de systèmes de sécurités et de cartes satellites
Paul C.
02/07/2020 14:12Ma encore un livre que tu vas lire 🤣
Yacouba S.
25/06/2020 17:38Ils t’ont loupés
Zazou E.
24/06/2020 21:01En tous cas y’a tête n inspiré pas confiance , tu as une tête de pedophile . Pervers je
Ahmed W.
23/06/2020 23:08Si la Russie prétend qui la comi un délit pourquoi les autorités russes ne prévienne pas les autorités françaises ses homme ses un français mais il préfère l envoyé en prison sans trace si il est envie ou non franchement respect
Socialclub V.
23/06/2020 08:32Et votre fille, vous l avez récupérée ?