La poète Aija Mayrock slame sur la condition des femmes

Ce que subissent les femmes au quotidien, l’activiste Aija Mayrock a décidé de le dire avec force. En slamant. 🔉

Le slam féministe la poète Aija Mayrock


L’artiste et activiste Aija Mayrock a quelque chose à vous dire sur ce que subissent les femmes au quotidien.


Je ne suis pas un objet. J'ai une voix et quelque chose à dire ! Les gens disent toujours que les femmes de cette génération sont prétentieuses. Pourquoi tu t'intéresses plus à ton apparence qu'à ce que tu lis ? Je les critiquais aussi. Sois plus qu'un corps parfait avec une jolie coiffure. Et puis, je suis sortie. J'ai ouvert les yeux et découvert la vérité sur le fait d'être une femme. J'ai entendu des hommes dire : « Mec, elle était dix fois plus étroite que cette nana que t'as chopée, Ray. » « Je me ferais bien ta soeur un des ces jours. » « Son cul ressemble à un circuit de course automobile avec toutes ces vergetures, mais au moins il est gros comme celui de Kim Kardashian. »


« Je ne suis pas un objet. J’ai une voix et quelque chose à dire »


Je n'ai jamais pensé à ça en grandissant. Ne m'en voulez pas mais quand je pensais aux garçons, je rêvais de dîners aux chandelles et de trouver l'âme soeur, pas d’hommes qui te regardent comme si t'étais un morceau de viande. Ça me brise le coeur pour chaque fille qui grandit dans ce monde. Au lieu de recevoir des messages du style : « Comment s'est passée ta journée ? » On a : « T’es réveillée ? Tu veux niquer un coup ? »


Je ne suis pas un objet. J’ai une voix et quelque chose à dire. Arrête d'imaginer que ma place est dans ta chambre à coucher. Ma place est dans une salle de conférence. Et pour tous ceux qui pensent que cette génération est prétentieuse, c'est parce que nous, les femmes, sommes passées au crible tous les jours. C'est comme si la beauté n'existait pas tant que vous n'avez pas rempli tous ces critères : grosses fesses, gros seins, taille fine, lèvres pulpeuses, avec petit nez, hanches saillantes, épilée, facile à vivre mais pas bête non plus.


« Un monde qui m'a appris à être sexy, mais jamais à contester la misogynie »


Très honnêtement, je veux qu'on voie ma beauté aussi. Je ne veux pas être rabaissée. Je ne suis pas la même femme qu'à 15 ans. Coincée entre fille et femme, j'ai grandi dans un monde qui m'a appris à être sexy, à faire des études, voire une petite rhinoplastie. Mais jamais, ô grand jamais, à contester la misogynie. Un monde qui ne m'a pas appris qu'être une femme, c'est vivre dans la peur que ses principaux soins médicaux ne soient pas couverts. Ou que son salaire soit curieusement inférieur à celui d'un homme qui fait le même travail. Ou que son employeur puisse lui dire d'arrêter de lui lancer des regards de salope.


« Si tu veux une promotion, faut faire des compromis, me laisser découvrir ce qu'il se passe entre tes cuisses. » Messieurs, s'il vous plaît. Le moment où vous vous êtes fourvoyés, c'est lorsque vous avez oublié qu'il y a 100 ans à peine, je ne pouvais pas voter. Regardez ce qu'il se passe lorsque vous essayez de rétrograder ce même corps qui vous a donné la vie, s'il vous plaît ! On y est habituées et à la fois consternées, mais vous voyez, on ne sait pas ce que c'est que d'être libres. L'égalité, ce n'est pas seulement critiquer quelqu'un. L'égalité, c'est la responsabilité. Que mon frère sache que je suis son égale.


« On n'arrêtera pas le combat jusqu'à ce qu'on reprenne nos droits »


L'égalité, c'est l'éducation, des salles de classe aux tribunaux, aux salles de conférence, aux écrans d'ordinateurs. C'est utiliser la technologie pour le bien, et les autres mouvements. L'égalité, c'est la vérité, ce sont des voix fortes. Elle perce le silence, parce qu'il ne peut pas exister s'il n'est pas toléré. C'est chacun de nous. Changer le futur. Ouvrir la voie pour chaque femme et chaque homme. C'est éduquer la prochaine génération en lui disant que non seulement sa voix compte, mais qu'elle sera entendue.


C'est pour ça que le pouvoir est entre nos mains, parce que nous n'allons pas nous asseoir sagement, acquiescer et sourire alors que certaines personnes discutent des règles de la fertilité. Désolée, c'est mon corps chéri. Je suis peut-être une jeune femme, mais mon père m'a toujours encouragée à m'exprimer et à me battre contre l'injustice, quelle qu'elle soit. Alors me voici, je viens représenter toutes les femmes. On n'arrêtera pas le combat jusqu'à ce qu'on reprenne nos droits… nous les femmes, peu importe notre couleur, notre taille, notre poids, notre identité sexuelle et notre place dans le monde. Telle est la vérité sur le fait d'être une femme.


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Brut.