La rentrée compliquée de Louise, porteuse de trisomie 21

Depuis 3 ans, la famille de Louise, porteuse de trisomie 21, se bat pour qu'elle puisse aller à l'école. Cette année encore, la rentrée a été compliquée.

Louise, petite fille porteuse de trisomie 21, subit de nombreuses discriminations


Cet été, un mini-club pour enfants a refusé son inscription. Pour Brut, ses parents racontent le quotidien difficile de leur fille.


Pour la troisième année consécutive, la rentrée en maternelle de Louise, porteuse de trisomie 21, est compliquée. En 2018, Brut avait déjà rencontré sa famille. « On ne savait pas qu’il y aurait encore des problèmes après », déplore Caroline Boudet, la mère de la petite fille.


« Ses institutrices, ses AVS la voient évoluer »


Entre-temps, Louise a continué l’école. « Même s’il y a eu des moments de découragement, de doute, malgré tout, je suis vraiment contente qu’on n’ait pas lâché et que Louise continue l’école dite ordinaire, parce qu’elle a fait d’énormes progrès. Non seulement on le voit, mais ses institutrices, ses AVS l’ont vu aussi, la voient évoluer. Elle est vraiment tirée par le haut par les autres enfants », se réjouit Caroline Boudet.


Les autres enfants ont fini par inclure Louise à la vie scolaire, malgré sa différence. « Au début, elle devait être un peu stressée, elle tirait un peu les cheveux, un peu trop. Les autres ont fini par comprendre pourquoi elle le faisait. C’est exactement ça l’inclusion. Tout le monde a fini par s’adapter. Et elle a arrêté de tirer les cheveux assez rapidement, parce qu’elle a compris que ça n’allait pas aller », raconte Rémy Bellet, le père de Louise.


15 heures par semaine d’accompagnement, une durée insuffisante


En maternelle, Louise est assistée par une auxiliaire de vie scolaire 15 heures par semaine. Mais c’est insuffisant pour couvrir les 24 heures d’école hebdomadaires. Et la petite fille, ainsi que sa famille, continuent de subir des discriminations. Caroline Boudet se rappelle : « Cet été, on est partis en famille en vacances dans un camping qui proposait un mini-club pour les enfants de 3 à 11 ans. J’avais envoyé un mail deux mois auparavant pour savoir si le handicap de Louise ne posait pas de problème, mais on ne m’avait jamais répondu. »


Quand la personne en charge des inscriptions voit Louise, elle dit d’abord à sa mère qu’il n’y aucun problème. Mais très vite, elle change d’attitude. « J’ai vu que tout changeait dans sa tête, qu’elle commençait à me dire : “En fait, ça va être compliqué parce que votre fille, elle est pas propre, et puis si jamais elle se met en danger, et puis on n’a pas assez d’animateurs et puis, je sais pas…” Je l’ai vue avoir peur, paniquer et faire machine arrière. »


« Vous vous dites : “C’est injuste, c’est pas normal, c’est pas comme ça que ça devrait se passer. Je ne devrais pas avoir en permanence à justifier qu’on devrait faire des choses avec Louise parce qu’elle a un handicap.” »


Caroline et Rémy ont été contactés par Sophie Cluzel


Après avoir témoigné sur Twitter, Caroline et Rémy ont été contactés par la secrétaire d’État chargée des personnes en situation de handicap, Sophie Cluzel. Elle leur a assuré que des rencontres avec l'hôtellerie de plein air allaient être organisées pour ne pas que cela se reproduise.


« Le message que je veux faire passer depuis que Louise est née, c’est qu’il faut avoir un regard différent sur le handicap, un regard qui n’est pas limitant. J’aimerais que toutes les personnes qui un jour se sont dit : “Ah, celle-là, elle pourra pas faire ci” ou “Lui, tiens, il a une tête bizarre, il a l’air bête” se demandent : “Et si en fait, c’était mon regard qui empêchait les gens de pleinement devenir ce qu’ils sont ?” »


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