Les gestes secrets pour alerter sur les violences conjugales

Ce signe de la main, c'est un appel à l'aide. Voici les gestes qui peuvent permettre aux victimes de violences conjugales de lancer l'alerte discrètement.

Contre les violences conjugales, il existe des gestes secrets


Point noir dans la main, entrer dans un bar et demander Angela, envoyer un sms au 114… Quelques gestes de secours existent pour les femmes victimes.


Montrer la paume de sa main les doigts tendus : un geste qui permet aux femmes victimes de violences conjugales d’appeler discrètement à l’aide, même en présence de leur agresseur. C'est au Canada que ce geste, adapté aux appels en visioconférence, a été créé. En France, il existe une initiative similaire : le point noir dans la main. Un geste créé par une Anglaise victime de violences conjugales.


« On peut être amené à rendre une situation encore plus dangereuse par des interventions non adaptées »


« Quand une femme signale qu’elle a un point noir dans la main, ça veut dire qu’elle est en situation de violence, voire en danger. Évidemment, il va y avoir des situations d’urgence absolue pour lesquelles l’appel au 17 va être nécessaire. Mais on peut aussi être amené à rendre une situation encore plus dangereuse par des interventions non adaptées. Donc ça veut dire qu’il faut s’entourer de professionnels », explique Françoise Brié, directrice de la Fédération nationale Solidarité Femmes.


Elle poursuit : « Si c’est une femme que l’on connaît, on peut très bien appeler le 3919 ou des associations locales pour voir avec elle pour demander : « Voilà, j’ai eu ce signal-là, quelle est la meilleure conduite à tenir pour que je puisse l’aider ? » Ça peut être simplement lui rendre visite, l’inviter chez soi. Essayer d’amener des prétextes pour qu’elle puisse sortir du domicile. »


En Inde, le point rouge, en Belgique et en Espagne, le masque 19, en Angleterre, Angela


Pour la directrice de la Fédération nationale Solidarité Femmes, dans des situations de violence conjugale, intervenir directement par rapport à l’agresseur va signaler à celui-ci que sa compagne ou que son ex-compagne a parlé. Et cela pourrait l’empêcher de se confier par la suite.


En Inde, il existe le point rouge, appelé le « red dot ». En Belgique et en Espagne, les pharmacies ont mis en place un code secret : demander un « masque 19 ». En Angleterre, un dispositif a été mis en place contre le harcèlement dans les bars. Pour signaler un danger au personnel, il suffit de demander si Angela est là.


En France, l’application « App-elles »,


« Ces outils sont intéressants, mais je pense à la marge. Il faut pouvoir se rendre compte que dans chaque commune, dans chaque département, il y a des dispositifs très adaptés et qu’on peut dans tous les cas les utiliser, les solliciter, y compris à travers d’autres professionnels », réagit Françoise Brié.


Ces professionnels peuvent être des médecins, la Protection maternelle et infantile, un établissement scolaire, des professionnels sensibilisés à la question, les services de secours… En France, il existe par ailleurs l’application « App-elles », qui permet d’appeler secrètement la police et ses proches en envoyant sa localisation. Pour cela, il suffit de cliquer sur un bouton d’alerte.


Si une femme ne peut pas appeler le 17, elle peut envoyer un sms au 114


« Si une femme ne peut pas appeler le 17, qu’elle est en danger, elle peut aussi envoyer un sms au 114, précise Françoise Brié. C’est un service destiné aux personnes malentendantes utilisé pour les secours. Ça peut aussi permettre aux professionnels derrière ces sms d’appeler les services de police et de gendarmerie. Dans le sms, il faut bien sûr indiquer son adresse et indiquer qu’on est en danger. »


« Si une femme, à un moment donné, a envisagé de partir et qu’elle montre effectivement un signal, soit les proches arrivent à contacter les associations qui sont peut-être déjà au fait de la situation et vont prévenir les services d’urgence, soit elle appelle le 17 ou envoie un sms au 114. Dans tous les cas, il faut donner des informations à cette victime pour qu’elle puisse sortir de la violence », conclut Françoise Brié.


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