Monsieur Mehdi, de la rue au musée

Il y a un an, nous rencontrions Monsieur Mehdi, un artiste qui vivait à la rue, et que beaucoup pensaient mort ou disparu. Depuis, il a trouvé un logement et le Palais Tokyo va exposer ses oeuvres. De la mise en place à l’ouverture de l’exposition, on l’a suivi.

Il y a un peu plus d'un an, notre journaliste, Leila Amrouche, rencontrait Abdelmajid Mehdi, un sans-abri qui vivait à la rue depuis une quinzaine d'années. Lors de cette rencontre, Abdelmajid Mehdi est revenu sur ses premiers jours à la rue et surtout sur sa rencontre avec Sherazade, son ange gardien comme il aime à l'appeler, qui l'a aidé à sortir de la rue. Quelque temps après ce reportage, notre journaliste a été contactée par le palais de Tokyo parce que Abdelmajid Mehdi en tant qu’artiste a été recherché par de nombreux musées. Beaucoup pensaient qu'il était décédé. “Quand tu m'as appelée pour me dire que le palais de Tokyo le recherchait, je lui ai annoncé et il n'y croyait pas trop. Il n'y croyait même pas du tout. Il réalise à peine ce qui se passe. Il est enfin dans son élément” témoigne Sherazade

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Je ne cessais de produire nuit et jour. C'est mon sang, c'est ma nourriture, c'est mon sommeil


Aujourd'hui, monsieur Mehdi vient signer son contrat pour exposer ses œuvres. Il va participer à une exposition avec Mohamed Bourouissa au palais de Tokyo. Après plus de 15 ans de galère, c'est enfin la consécration pour lui. “C'est le bonheur. Et puis, ça change tout, ça change tout” commente l’ancien sans-abri. Au palais de Toyko, sont présentées certaines de ses œuvres. Il ajoute : “On a pris ça au hasard parce que la quantité est considérable. Alors, on en a choisi une vingtaine. Je ne cessais jamais de produire, je ne cessais de produire nuit et jour. C'est mon sang, c'est ma nourriture, c'est mon sommeil. Je passe ma vie à créer, à créer, à créer”.

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J'ai découvert son travail il y a maintenant deux ans. J'avais vu des dessins qui avaient été présentés dans une exposition, et ça m'avait marqué. Je trouvais ça magnifique et j'avais demandé de le rencontrer et on m'a dit qu'ils ne savaient pas où il était, qu'il avait disparu et qu'ils n'avaient aucunes nouvelles. Et c'est grâce à Hugo Vitrani, qui lui est le curateur au palais de Tokyo et aussi le curateur de mon exposition qui, via Brut, a vu cette vidéo. C'est comme ça qu'en fait, on a pu le retrouver” explique Mohamed Bourouissa qui expose aux côtés des œuvres de “monsieur Mehdi”

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“Il y a un vieil adage qui dit: "Les montagnes ne se rencontrent pas et les hommes se rencontrent”. Et voilà, je l'ai cherché, il m'a cherché et voilà, nous sommes devant vous. Et c'est grâce à lui, et bien sûr grâce à Sherazade, que le vieux a retrouvé son chemin ! On est heureux, bien sûr, grâce à vous aussi, avec le travail que vous faites. C'est énorme” conclut Abdelmajid Mehdi.

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