Le photographe Patrick Chauvel revient sur la guerre en Ukraine

"Si on n'était pas utiles, est-ce qu'on essayerait de nous flinguer ?" De la guerre du Vietnam à l'invasion russe en Ukraine, le photographe Patrick Chauvel a couvert 34 conflits. Et malgré les risques, être sur le terrain est indispensable pour lui. Il raconte pourquoi.

“Je fais de la photo qui est à haut risque, mais ça, c’est mon problème”


“L’importance du reportage sur l’Ukraine, c’est d’alerter et de témoigner sur un conflit qui risque de mettre fin à 60 ans de paix en Europe.” Brut a interrogé le photographe de guerre Patrick Chauvel, de retour d’Ukraine. “C’était compliqué et dangereux, parce que l’armée ukrainienne est totalement paranoïaque. Ils ne veulent pas qu’on les photographie, ils ont peur qu’on dévoile leurs positions aux Russes. De plus, les Russes ont infiltré les rues de Kyiv et même les routes, avec des commandos de saboteurs, qui se baladent un peu partout pour créer le chaos. Et ça marche.”
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En 50 ans de terrain, Patrick Chauvel a couvert 34 conflits dont la guerre du Vietnam. Depuis l'invasion de l’Ukraine par l’armée russe le 24 février 2022, plusieurs journalistes ont déjà perdu la vie. En tant que photographe de guerre et de zones de conflits, Patrick Chauvel est un habitué du danger. “Les journalistes ont toujours été une cible sur le terrain. Ça dépend des pays. Pour un pays d’ex-Union soviétique, un journaliste, c’est quelqu’un qui sert la propagande. Donc si vous êtes en face, vous êtes un ennemi. Ils n’ont pas du tout l’éducation de la liberté d’expression et de la presse libre. C’est Staline qui disait “les photos valent mille mots”… Feu à volonté sur les photographes, quoi.”
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Brut.