Une vie : Jean-Baptiste Colbert
Ses statues créent la polémique. Voilà qui est Colbert.
C’était qui, Jean-Baptiste Colbert ?
Il fut l’un des plus proches conseillers de Louis XIV. Il est à l’origine du Code noir et il reste pourtant très présent dans l’espace public français : c’est Jean-Baptiste Colbert.
Vous avez sûrement déjà emprunté une rue Jean-Baptiste Colbert, vous êtes peut-être déjà passé devant un lycée à son nom, sans réellement savoir qui il était… Cet homme est pourtant l’initiateur du Code noir, un texte qui réglementait l’esclavage en France. Décryptage.
« Il est rentré très rapidement dans le monde des affaires et dans le monde du commerce »
Jean-Baptiste Colbert fut l’un des plus proches conseillers de Louis XIV et des plus influents. Né le 29 août 1619 à Reims, il est issu d’une puissante famille de marchands. « Grâce à son origine familiale, notamment à son père, il est rentré très rapidement dans le monde des affaires et dans le monde du commerce. Il a donc pu directement être en contact avec des personnes aux hautes fonctions et proches de la famille royale », détaille l’historienne Clémence Pailha.
Colbert devient ensuite intendant de Mazarin, le Principal ministre. Mazarin lui laisse alors la gestion de sa fortune personnelle. « Ce rapport particulièrement étroit montre qu’il devient très rapidement un rouage indispensable au fonctionnement de la monarchie », note Clémence Pailha.
À partir de 1661, Colbert devient un personnage essentiel de la monarchie
En 1661, il participe à la chute de Nicolas Fouquet, le surintendant des Finances du royaume de France. « Il a notamment surveillé ses comptes, et il a participé à son arrestation. On sait que, avant même le dénouement de cette histoire, il avait déjà rédigé le discours que Louis XIV allait prononcer au Conseil, avant même la chute de Nicolas Fouquet », indique Clémence Pailha. Après l’arrestation de Fouquet, c’est lui qui le remplace.
À partir de 1661, Colbert devient un personnage essentiel de la monarchie. Il va cumuler de nombreuses fonctions, excepté le ministère de la Guerre et des Affaires étrangères. En 1664, il fonde la Compagnie des Indes occidentales et la Compagnie des Indes orientales pour concurrencer les puissances britannique et hollandaise. L’année suivante, en 1665, il est le premier à occuper la fonction de contrôleur général des Finances. Rapidement, il s’impose comme l’un des ministres les plus importants de Louis XIV.
Il donne son nom à une doctrine économique : le colbertisme
Son influence sur les affaires du royaume est telle qu’il donne son nom à une doctrine économique : le colbertisme. « Le colbertisme est une branche du mercantilisme plus qu’une doctrine politique, c’est avant tout un ensemble de préceptes à destination des gouvernants. Il avait pour but de protéger les productions nationales et d’exporter des produits manufacturés de très forte valeur ajoutée afin d’enrichir le pays », explique Clémence Pailha.
Selon certaines sources de l’époque, Jean-Baptiste Colbert pouvait travailler jusqu’à 16 heures par jour. « Il était vu comme un personnage rigoureux, un personnage sur lequel on pouvait compter. On dit qu’il était particulièrement froid. Ça terrifiait un peu tout le monde à l’époque, mais ça rassurait Louis XIV parce qu’il se disait que c’était quelqu’un qui savait rester à sa place. »
« Le rôle de Colbert et celui de l’État en général sont indéniables dans la promulgation du Code noir »
En 1669, Jean-Baptiste Colbert devient secrétaire d’État à la Marine. Il commence alors la rédaction d’un texte visant à organiser la législation dans les colonies françaises et à réglementer l’esclavage. « Le rôle de Colbert et celui de l’État en général sont indéniables dans la promulgation de ce Code noir. Colbert en est l’initiateur, c’est celui qui l’a forgé. Mais ce n’est pas lui qui l’a signé, parce qu’il est décédé avant la publication de cet édit. C’est son fils, le marquis de Seignelay, qui va apposer sa signature », développe Clémence Pailha.
Il sera finalement promulgué deux ans plus tard, en mars 1685, sous le nom d’Édit du Roi sur la police de l’Amérique française. C’est au XVIIIème siècle qu’il est baptisé « Code noir » par un éditeur parisien. Aujourd’hui, de nombreuses places, lycées et bâtiments portent le nom de Jean-Baptiste Colbert.
« Rebaptiser les lycées Colbert serait une forme de reconnaissance et de respect »
Mais cette figure historique fait polémique. « Pour beaucoup de descendants d’esclaves, cela constitue un crachat permanent. Et rebaptiser ces lycées serait une forme de reconnaissance et de respect » affirmait l’universitaire et militant antiraciste Louis-Georges Tin au JT de France 2 en 2017.
Des statues de Jean-Baptiste Colbert sont également présentes dans de nombreuses villes françaises. « Sa postérité est encore prégnante aujourd’hui. On a une routine et une mécanique administrative encore très présente qui, en quelque sorte, découle de la politique de Colbert », affirme Clémence Pailha.

C’était qui, Jean-Baptiste Colbert ?
Il fut l’un des plus proches conseillers de Louis XIV. Il est à l’origine du Code noir et il reste pourtant très présent dans l’espace public français : c’est Jean-Baptiste Colbert.
Vous avez sûrement déjà emprunté une rue Jean-Baptiste Colbert, vous êtes peut-être déjà passé devant un lycée à son nom, sans réellement savoir qui il était… Cet homme est pourtant l’initiateur du Code noir, un texte qui réglementait l’esclavage en France. Décryptage.
« Il est rentré très rapidement dans le monde des affaires et dans le monde du commerce »
Jean-Baptiste Colbert fut l’un des plus proches conseillers de Louis XIV et des plus influents. Né le 29 août 1619 à Reims, il est issu d’une puissante famille de marchands. « Grâce à son origine familiale, notamment à son père, il est rentré très rapidement dans le monde des affaires et dans le monde du commerce. Il a donc pu directement être en contact avec des personnes aux hautes fonctions et proches de la famille royale », détaille l’historienne Clémence Pailha.
Colbert devient ensuite intendant de Mazarin, le Principal ministre. Mazarin lui laisse alors la gestion de sa fortune personnelle. « Ce rapport particulièrement étroit montre qu’il devient très rapidement un rouage indispensable au fonctionnement de la monarchie », note Clémence Pailha.
À partir de 1661, Colbert devient un personnage essentiel de la monarchie
En 1661, il participe à la chute de Nicolas Fouquet, le surintendant des Finances du royaume de France. « Il a notamment surveillé ses comptes, et il a participé à son arrestation. On sait que, avant même le dénouement de cette histoire, il avait déjà rédigé le discours que Louis XIV allait prononcer au Conseil, avant même la chute de Nicolas Fouquet », indique Clémence Pailha. Après l’arrestation de Fouquet, c’est lui qui le remplace.
À partir de 1661, Colbert devient un personnage essentiel de la monarchie. Il va cumuler de nombreuses fonctions, excepté le ministère de la Guerre et des Affaires étrangères. En 1664, il fonde la Compagnie des Indes occidentales et la Compagnie des Indes orientales pour concurrencer les puissances britannique et hollandaise. L’année suivante, en 1665, il est le premier à occuper la fonction de contrôleur général des Finances. Rapidement, il s’impose comme l’un des ministres les plus importants de Louis XIV.
Il donne son nom à une doctrine économique : le colbertisme
Son influence sur les affaires du royaume est telle qu’il donne son nom à une doctrine économique : le colbertisme. « Le colbertisme est une branche du mercantilisme plus qu’une doctrine politique, c’est avant tout un ensemble de préceptes à destination des gouvernants. Il avait pour but de protéger les productions nationales et d’exporter des produits manufacturés de très forte valeur ajoutée afin d’enrichir le pays », explique Clémence Pailha.
Selon certaines sources de l’époque, Jean-Baptiste Colbert pouvait travailler jusqu’à 16 heures par jour. « Il était vu comme un personnage rigoureux, un personnage sur lequel on pouvait compter. On dit qu’il était particulièrement froid. Ça terrifiait un peu tout le monde à l’époque, mais ça rassurait Louis XIV parce qu’il se disait que c’était quelqu’un qui savait rester à sa place. »
« Le rôle de Colbert et celui de l’État en général sont indéniables dans la promulgation du Code noir »
En 1669, Jean-Baptiste Colbert devient secrétaire d’État à la Marine. Il commence alors la rédaction d’un texte visant à organiser la législation dans les colonies françaises et à réglementer l’esclavage. « Le rôle de Colbert et celui de l’État en général sont indéniables dans la promulgation de ce Code noir. Colbert en est l’initiateur, c’est celui qui l’a forgé. Mais ce n’est pas lui qui l’a signé, parce qu’il est décédé avant la publication de cet édit. C’est son fils, le marquis de Seignelay, qui va apposer sa signature », développe Clémence Pailha.
Il sera finalement promulgué deux ans plus tard, en mars 1685, sous le nom d’Édit du Roi sur la police de l’Amérique française. C’est au XVIIIème siècle qu’il est baptisé « Code noir » par un éditeur parisien. Aujourd’hui, de nombreuses places, lycées et bâtiments portent le nom de Jean-Baptiste Colbert.
« Rebaptiser les lycées Colbert serait une forme de reconnaissance et de respect »
Mais cette figure historique fait polémique. « Pour beaucoup de descendants d’esclaves, cela constitue un crachat permanent. Et rebaptiser ces lycées serait une forme de reconnaissance et de respect » affirmait l’universitaire et militant antiraciste Louis-Georges Tin au JT de France 2 en 2017.
Des statues de Jean-Baptiste Colbert sont également présentes dans de nombreuses villes françaises. « Sa postérité est encore prégnante aujourd’hui. On a une routine et une mécanique administrative encore très présente qui, en quelque sorte, découle de la politique de Colbert », affirme Clémence Pailha.