Eugénie Le Sommer, son histoire

"Les adversaires disaient : 'Ils ont une fille dans l'équipe, c'est bon, on va gagner…'" Aujourd'hui, elle est la recordwoman du nombre de buts en équipe de France de football. Eugénie Le Sommer raconte son histoire.

Montrer de quoi elle est capable


Quand les adversaires ne me connaissaient pas et qu’ils voyaient une fille dans l'équipe, ils se disaient : ‘C'est bon, on va gagner !”’, ‘Ah, c'est sûr, la fille, elle est nulle!’, ou des trucs comme ça. En fait, moi, je me disais : ‘Bah, dis ce que tu veux, moi, je vais te montrer qui je suis sur le terrain.’” Eugénie le Sommer naît à Grasse, dans les Alpes Maritimes, au sein d'une famille nombreuse. Elle grandit en Bretagne où elle touche ses premiers ballons. Au départ, sa mère, qui joue au football, refuse de l'inscrire en club. “Elle nous a fait un caprice pour avoir une paire de chaussures de foot. Tous les jours, elle était dans le jardin avec un ballon. Il y en a qui réclament des glaces, elle, c'était des ballons.”, explique Claudine Le Sommer, la mère d'Eugénie Le Sommer. 

Une vie : Amélie Mauresmo


Pour Eugénie Le Sommer, il était difficile à l’époque de jouer au football pour une fille. “Ce n’était pas forcément bien accepté. J'ai compris plus tard pourquoi elle ne voulait pas que j'en fasse, mais au final, je pense que ça m'a forgée. Ça m'a permis d'être la personne que je suis aujourd'hui.” 

Une vie : Amélie Mauresmo


Eugénie était vraiment douée”


À 9 ans, elle intègre l'AS Guermeur, où elle se fait remarquer parmi les garçons. “C'était incroyable. Que ma mère accepte et, deux, que le club veuille bien que je m'entraîne.”, indique Claudine Le Sommer. Pour Robert Muscat, président de l'AS Guermeur en 1998, “Eugénie était vraiment douée. Je l'ai vue une fois faire 200 jongles entre pied gauche, pied droit et tête, et après, elle s'arrêtait parce que les autres n’arrivaient pas à suivre. Elle avait ça dans la peau.”Jusqu'à 12 ans, elle pratique le judo en parallèle du football. Elle a alors un très bon niveau et est même championne de Bretagne. 

Une vie : Teddy Riner


À 19 ans, elle fait ses débuts de France A. Lors de sa première Coupe du monde en 2011, la France s'incline en demi-finale contre les Etats-Unis. Elle confie : “Il y a un peu de déception, on pensait vraiment qu'il y avait la place ce soir et je pense qu'il y avait la place. C'est vraiment dommage de terminer comme ça.” À 21 ans, elle intègre l'Olympique lyonnais, l'un des meilleurs clubs de football féminin en Europe. Avec Eugénie Le Sommer à la pointe de l'attaque, l’Olympique lyonnais domine le championnat et la scène européenne. Elle remporte 12 championnats : 9 Coupes de France et 8 Ligues des champions. “Même quand j'avais 5 ans, je voulais gagner, donc ça, ça n'a pas changé. Les émotions que procurent les victoires, on veut les revivre.”, ajoute la footballeuse. 

Une vie : Lionel Messi


En dehors du terrain, Eugénie Le Sommer organise des stages de football féminin. “Elle nous donne l'exemple, elle nous donne envie de progresser encore plus haut.”, indique une participante.Je me disais : ‘Moi, à cet âge-là, qu’est-ce que j’aurai aimé faire et je me dis : faire un stage organisé par une joueuse de l'équipe de France, une joueuse professionnelle, j'aurais trop kiffé.’”, raconte Eugénie Le Sommer.

Une vie : Mike Tyson


Lors de la Coupe du monde 2019 organisée en France, les Bleues s'inclinent en quart de finale, encore une fois contre les États-Unis. L'année suivante, elle inscrit son 82e but sous le maillot tricolore et bat le record de Marinette Pichon. Elle devient la recordwoman du nombre de buts en équipe de France. En 2021, elle n'est pas appelée en équipe par la sélectionneuse, Corinne Diacre. Elle explique que cette décision a été très difficile à vivre et qu’il était probablement possible qu’elle ne reporte plus jamais le maillot bleu, selon elle.

Une vie : Olivier Giroud


Mais en 2023, elle est rappelée par le nouveau sélectionneur, Hervé Renard, pour participer à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande et en Australie. “J'ai encore plus apprécié le moment, je pense. Quand j'ai vu mon nom sur la liste, j'avais l'impression que c'était la première fois, comme en 2009, quand j'ai été appelée. Aujourd'hui, c'est aussi un beau message, c'est que... Faut jamais lâcher, faut toujours y croire et on ne sait pas ce qu'il peut se passer. Dans le foot, ça va vite.”, termine-t-elle.

Une vie : Robert Lewandowski


Ma liste

list-iconAjouter à ma liste
avatar
Brut.