Interview d'un sparring-partner de Roland-Garros

Djokovic, Nadal, Alcaraz… Il est inconnu du grand public et pourtant, il affronte régulièrement les meilleurs joueurs de la planète. Depuis 6 ans, Vivien Cabos est sparring-partner à Roland-Garros, un métier de l'ombre. Et son quotidien, c'est ça.

“J’échange des balles avec les joueurs”


Vivien Cabos est le sparring-partner depuis huit ans dont six ans à Roland-Garros. Son métier consiste à entraîner les joueurs avant leurs matchs. Dans ses adversaires, on retrouve Novak Djokovic, Rafael Nadal, Beatriz Haddad Maia ou encore Carlos Alcaraz. “Quand on les voit jouer le reste de l'année à la télé, ça fait quelque chose, quand même, de se retrouver en face, à ce dire "J'échange des balles  avec ce joueur-là. C’est impressionnant en plus sur des courts comme ici, là, le Philippe-Chatrier, c'est quand même quelque chose. Ce qu'il y a de bien dans ces expériences-là,  c'est que les joueurs sont au courant qu'on est à leur disposition, qu'on fait de notre mieux, parce que si on avait le même niveau qu'eux, on serait dans le tableau”, explique Vivien Cabos. 

Avec Michael, fauconnier de Roland-Garros


Dans son métier, il faut être prêt à tout moment, car les joueurs sont là pour s'entraîner et préparer leur match dans les meilleures conditions possibles. “Ils jouent à un tel niveau qu'on fait ce qu’on peut aussi. On ne répond pas forcément parfaitement à la demande, mais on arrive à leur proposer une version qui est acceptable pour qu'ils puissent se préparer au mieux”. Le jour, qui est aussi entraîneur à côté, est impressionné d’être rapidement mis en face de ses propres limites. “J'arrive à voir ce qui fait la différence entre moi et le très haut niveau”. 

Louis, 12 ans, ramasseur de balles à Roland-Garros


“J’ai toujours été passionné”


Sur Roland-Garros, ils sont douze à exercer cette profession. “On est tous classés entre -2/6 et les cent premiers joueurs français. Avec un peu tous les types de profils, il y a les droitiers, il y a les gauchers, revers à une main, revers à deux mains”, explique Vivien Cabos. Parfois, les sparring-partners font face à des demandes spécifiques, un peu plus techniques. “Ça joue à une telle vitesse, des fois, qu'on fait le service, on n'a même pas le temps de venir au filet, c'est déjà revenu. Ma pire hantise, c'est qu'on me dise sur un entraînement: ‘Vas-y, va-t'en, tu mets pas une balle!’ C'est vraiment le truc que je cherche à éviter absolument”.  

Avec Justine Henin et Fabien Lévêque à Roland-Garros


Au cours de la journée, son emploi du temps peut à tout moment être modifié. “On peut me rajouter un entraînement plus tôt dans la journée, peut-être un autre échauffement. À tout moment, ça peut changer aussi. C'est un peu nos journées. On est à disposition et tout peut évoluer en permanence”, explique Vivien Cabos. 

Dans les coulisses du studio Prime Video à Roland-Garros


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