Cette vidéo sera publiée prochainement
L'Okavango, un paradis de la biodiversité menacé
“ReconAfrica est l'exemple typique de ces entreprises extractives qui viennent en Afrique et menacent les écosystèmes”
C'est l'histoire d'une lutte pour protéger l'un des écosystèmes les plus sauvages du continent africain. D'un côté, l'entreprise canadienne ReconAfrica, à la recherche d'hydrocarbures à exploiter, de l'autre, les défenseurs du bassin de l'Okavango, le troisième cours d'eau d'Afrique. La particularité de ce fleuve : après avoir parcouru la Namibie, il ne se jette pas dans la mer mais disparaît en plein Botswana, dans un désert. Sur ses rives, on trouve notamment des éléphants, des lions et des centaines d'oiseaux et de poissons. Son delta est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. “L'Okavango, c'est une merveille écologique. C'est une zone avec une diversité d'espèces. L'Okavango permet à près de 2 millions de personnes de vivre, à la fois en Namibie, en Angola et au Botswana” déclare Reinhold Mangundu, activiste namibien.
Total : Des activistes ougandais manifestent en France
Mais depuis 2021, la compagnie canadienne ReconAfrica multiplie les forages dans une partie de cette région à la recherche de gaz et de pétrole. “Nous ne pouvons pas risquer que notre environnement sauvage préservé soit détruit alors qu'il nous permet de vivre depuis des générations. Je parle de notre dernier grand troupeau restant, d'éléphants de savane d'Afrique, des espèces locales comme la hyène tachetée et bien sûr nos communautés qui sont déjà fragiles et marginalisées, et beaucoup d'autres grandes espèces qu'on trouve là. C'est pour ça qu'il faut stopper ReconAfrica” ajoute Reinhold Mangundu.
Le Parlement européen dénonce deux projets de Total
ReconAfrica a obtenu des permis pour explorer 32 000 mètres carrés entre la Namibie et le Botswana
L'entreprise a obtenu des permis pour explorer une zone de 32 000 mètres carrés à cheval sur la Namibie et le Botswana, une zone plus grande que la Belgique. “ReconAfrica a foré trois puits, dont un dans une zone protégée. Ils ont tracé des routes dans une forêt préservée. Ils viennent de creuser au bulldozer une route près d'une rivière saisonnière qui s'appelle l'Omatako et qui alimente directement le delta. Donc, tout polluant qui se retrouve dans ces sources d'eau impactera vraiment les moyens de subsistance des gens et, bien sûr, des animaux que l'on trouve dans cette région” précise l’activiste namibien. De son côté, la compagnie affirme qu'elle applique "des normes rigoureuses de sécurité “des normes rigoureuses et de protection de l'environnement” et qu'elle protège les eaux grâce à "un suivi régulier et des rapports sur les données hydrologiques aux autorités”.
Ce que les activistes reprochent à TotalEnergies
“En tant que jeune et militant écologiste, je ne peux vraiment pas laisser ces écosystèmes être menacés par la cupidité et le profit” confie Reinhold Mangundu. Pour tenter de stopper ce projet, des opposants ont organisé des manifestations, mené une bataille juridique et lancé une campagne internationale, jusqu'à convaincre des célébrités comme le prince Harry et Leonardo DiCaprio de dénoncer publiquement le projet. Pour l'instant, la compagnie n'est pas encore passée de l'exploration à l'exploitation. “Le commissaire à l'environnement vient de leur accorder une prolongation pour continuer à explorer jusqu'en 2025. Les communautés locales demandent désormais au ministre de l'Environnement et à notre gouvernement d'arrêter cela. Il est temps d'arrêter les industries et de mettre fin aux entreprises d'extraction qui viennent en Afrique et menacent l’avenir du continent africain. Ce dont nous avons besoin, ce sont des alternatives et des modes de vie durables. Le pétrole doit rester dans le sol car le pétrole menace notre capacité de survie à l'avenir” déclare l’activiste originaire de Namibie.
Réchauffement climatique : dès 1971, Total savait mais n'a rien fait